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La commission Aménagements Cyclables
 
Pour que la prise en compte des cyclistes dans l'espace public marseillais soit une réalité, le Collectif Vélos en Ville veille et agit !
La commission « Aménagements cyclables » travaille pour la prise en compte des intérêts des cyclistes dans l’espace public marseillais, c’est-à-dire, le vôtre, et donc le nôtre. Pour cela, la commission porte une parole citoyenne et cycliste dans les lieux de concertation et de débat.
 
Rôle du·de la bénévole  :
Le·la bénévole doit avoir envie de participer à la création et l’amélioration des aménagements cyclables. Pour cela, il·elle peut être amené·e à identifier, illustrer, décrire des problèmes, mais aussi à réfléchir à des solutions, monter un dossier et le défendre auprès des élu·e·s locaux·ales. Au sein de la commission, les bénévoles sont réparti·e·s en sous-équipes par secteurs d’arrondissements.
 
Nous nous réunissons tous les 1er jeudis de chaque mois, à 18 h 15. Vous êtes les bienvenus !
 
Les responsables de la commission :
Katja HenzeCette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. - 06 28 25 33 08
Christophe MonnierCette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. - 06 30 44 32 08
Bruno TerseurCette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. - 06 11 49 00 72

Katja Henze Portrait Christophe Monnier Portrait Bruno TERSEUR portrait
Katja Christophe Bruno

Enquête publique tramway : plus que trois jours pour participer !

Mais exprimez-vous, car il y en a besoin et on vous a pré-maché le travail.
L'enquête publique de l'extension du tramway nord et sud de la ligne T3 se déroule du 7 septembre au 9 octobre. Vous pouvez participer de chez vous via le registre numérique et consulter le dossier (en cliquant sur "dossier" en haut) à cette adresse.
Vous trouverez ci-dessous pour vous aider à répondre notre contribution à l'enquête.
Demandez des aménagements cyclables et de qualité. Le droit de rouler à vélo sur Cantini ou le droit de rouler sur une piste plus large que votre guidon.
 
Contribution du collectif vélos en ville à l’enquête publique en vue des extensions Nord et Sud du réseau de tramway de Marseille

Itinéraires cyclables

Afin de pouvoir appréhender au mieux les aménagements et itinéraires proposés, il est indispensable d’avoir en tête que les tracés des extensions nord et sud du tramway (phase 1) correspondent respectivement aux lignes 8 « nord bis » et 6 « sud » du Plan Vélo de la Métropole et donc du Plan de Déplacement Urbain.
Ce réseau de lignes vélos sécurisées constituera l’armature structurante des déplacements à vélo à Marseille en 2030.
Selon le Plan Vélo, ce réseau devra répondre aux principes fondamentaux de sécurité, d’efficacité, de fiabilité, de lisibilité et de fonctionnalité (p.5 du Plan Vélo). Les itinéraires se veulent continus et principalement sur pistes cyclables (bandes cyclables acceptées en milieu urbain dense et apaisé).
De plus, la charte des aménagements cyclables de la métropole stipule des recommandations notamment en terme de largeur qui ne sont pas ici respectées.

Général

Dans le cadre des extensions nord et sud du tramway, une grande partie des tracés proposés sont implantés sur trottoir. Il ne s’agit pas là de la logique d’aménagement de voies « express » vélos, clairement séparées des piétons, garantissant sécurité et efficacité des itinéraires. Dès lors, leur lisibilité devient cruciale. Le simple marquage ne suffit plus et il convient de prévoir des revêtements distincts, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Le projet propose le passage de quelques rues en zones 30. Conformément à la philosophie initiale de ce type d’aménagement, il serait intéressant que ceci soit l’occasion d’instaurer ce régime de circulation sur des secteurs plus larges allant bien au-delà des seules voies du tramway.
Sur plusieurs portions aménagées (plateforme tramway ou rues annexes) aucun aménagement cyclable n’est prévu ce qui est totalement contraire à l’article L228-2 du code de l’environnement – loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie - et dont notre association a déjà veillé au respect lors de 7 recours contentieux au tribunal administratif, qui ont donné raison à l’association. De plus un aménagement de type zone 30 ne peut se substituer à la création d’un aménagement cyclable comme le stipule l’article L228-2 du code de l’environnement.

Enfin, l’aménagement de pistes cyclables bidirectionnelles est à privilégier uniquement dans les zones de faibles densités et on préférera donc des pistes bilatérales dans les zones les plus urbanisées, c’est à dire toutes celles présentes ici.
Enfin, sur les zones où sont prévus des aménagements cyclables, ceux-ci sont systématiquement de largeur trop réduites pour être efficaces. Le CEREMA recommande en effet des largeurs minimales de 2,5m pour les pistes cyclables monodirectionnelles et 3,5m pour  les pistes cyclables bidirectionnelles.

Extension nord phase 1

Boulevard de Paris : le schéma de la pièce C (p.154) évoque un couloir bus partagé et sur trottoirs, ce qui n’apparaît ni sur la figure 130 du même document (page 108), ni sur le plan de la pièce J_1 (p.7). Ce type d’aménagement n’est pas acceptable pour une ligne structurante du Plan Vélo. Continuité et efficacité de l’itinéraire doivent être garanties sur toute la section du bd de Paris depuis la rue Mirès. Une piste bidirectionnelle pourrait être aménagée en condamnant l’une des trois voies de circulation de ce boulevard. De plus un aménagement de type zone 30 ne peut se substituer à la création d’un aménagement cyclable comme le stipule l’article L228-2 du code de l’environnement.
Rue d’Anthoine, plusieurs ruptures de charges de la piste cyclable sont constatées sur le document J_1  et des trajets plus courts et plus harmonieux que des virages en angle droit peuvent être envisagés. Le texte page 108 de la pièce C fait référence à un aménagement cyclable de 7 mètres alors que la coupe en travers de la page suivante montre une largeur de 2,5m ne respectant pas les préconisations en la matière déjà énumérées.

Rue Cazemajou, la piste cyclable ne possède pas une largeur acceptable d’autant plus que le présent document nous indique que la métropole et Eudoméditerranée considèrent que c’est un axe structurant pour les cycles. Cette largeur limitée est sans doute la conséquence du maintien injustifié des deux files au niveau du feu tricolore.
Traverse Bachas et rue du Marché : la logique de zone 30 doit être étendue au-delà de la seule avenue Salengro. L’aménagement de la traverse du Bachas entre la rue et la rue Abram et la rue du Marché ainsi que l’aménagement de la rue Abram ne présente pas d’aménagement cyclable page 9 du document J_1 mais présente en revanche du stationnement automobile.
Boulevard Ferdinand de Lesseps : une fois passée la place Bougainville, comment s’intégreront les cycles sur le futur projet Euromed 2 ? L’extension du tramway doit anticiper cette problématique. Page 9 du document J_1, entre la place Bougainville et la rue Cazemajou,  on peut distinguer des aménagements cyclables de part et d’autre de l’avenue, mais aucune coupe en travers ne précise dans la pièce C, l’aménagement en piste cyclable ou en bande cyclable. Au delà de cette place, un aménagement en piste cyclable bidirectionnelle sur la contre allée nord ne présente pas une continuité avec le précédent aménagement de l’avenue et ne présente pas de réflexion quant à sa continuité sur le reste du boulevard et ses connexions.
Portion Salengro nord et rue de Lyon : Les pistes cyclables bilatérales n’ont pas les largeurs minimales recommandées de 2,5m. Les bordures des pistes cyclables ne sont pas ici non plus prévues dans les coupes en travers. Ceci amènera inexorablement à des pistes cyclables qui ne présenteront pas la moitié de la largeur minimale comme on a pu l’observer récemment sur les avenues le long du jarret.


Extension sud phase 1

Amorce Prado 1 : il est ici proposé une zone 30. Ce type d’aménagement n’est pas acceptable pour une ligne structurante du Plan Vélo. Il est indispensable que sur ce secteur, le projet anticipe les futurs aménagements cyclables de l’axe principal du sud de la ville.
Castellane – amorce Cantini : le déplacement de la station Castellane empêche ici l’aménagement d’itinéraires cyclables. Sur cette section, les cycles pourraient être autorisés à emprunter les voies de tram, dans la logique de l’usage qui est fait de la rue de Rome (cf. figues 149 et 152 de la pièce C) et conformément à l’article L228-2 du code de l’environnement. Il est par ailleurs indiqué page 124 du document C : "La rue Cantini étroite (entre la place Castellane et rue du Rouet) est considérée comme le prolongement de la zone piétonne de Castellane. Cette dernière est dédiée aux piétons, aux commerces et au tramway. La présence de kiosques alimentaires est une opportunité pour la vie locale. Ces derniers ne sont pas impactés par le projet. Pour la même raison, il est très compliqué d’instaurer une continuité cyclable sur ce tronçon. »  Hors cette partie de l’avenue de Cantini ne possède aucun « kiosques alimentaires » de la place Castellane jusqu’à la place du Général Ferrié. En revanche une occupation temporaire de l’espace public est octroyé à la terrasse d’un commerce de bouche de la Place Castellane débordant effectivement sur la largeur de l’avenue Cantini et son trottoir. Un kiosque de presse peut également, au même endroit, être aisément déplacé à un endroit tout aussi opportun. En aucun cas, une occupation temporaire du domaine public ou un commerce ne peut venir contrarier le respect du code de l’environnement précédemment cité.
Avenue Cantini de la rue du Rouet jusqu’à l’avenue de Delphes : les aménagements mentionnés dans la pièce C (p.155) n’apparaissent pas sur les plans de la pièce J_1 (pp.15-16). Les aménagements proposés (zone 30 puis piste bidirectionnelle de l’autre côté de la rue) ne sont pas acceptables pour une ligne structurante du Plan Vélo.
L’avenue Vincent Delpuech est dépourvu d’aménagement cyclable contraire au code de l’environnement, article L228-2, comme on peut le constater dans la page 16 de la pièce J_1  qui prévoit par ailleurs la réalisation de cinq voies de circulation en centre-ville et qui n’est donc pas compatible avec une réduction de l’usage de la voiture.
Avenue Cantini le long du parc du XXVIème centenaire : la voie verte mentionnée dans la pièce C (figure 155 page 125) n’est pas visible sur les plans du document J_1. Son implantation à l’extérieur du parc est à confirmer.
Sa largeur hors obstacles (candélabres notamment) entre la rue Liandier et la place Ferrié paraît très faible. Dans la pièce C, la coupe n°8 représentée sur la figure 143 n’existe pas et ne permet pas de contrôler ce point.
La largeur de cette voie verte dans la figure 55 indique une largeur de 5,6m partagée avec les piétons tandis que les automobiles occupent une largeur de (au moins) 8 mètres, avec deux files de stationnement. Le stationnement automobile n’étant rendu obligatoire par aucun texte de loi, celui-ci ne pourrait contrarier le code de l’environnement, le plan vélo et le PDU.
Avenue Mistral : la piste s’interrompt du fait d’un conflit avec un abribus. Ce type de discontinuité n’est pas acceptable pour une ligne structurante du Plan Vélo. Le passage par la rue Aubert ne paraît pourtant pas impossible compte tenu de la largeur des trottoirs et de la bande plantée.
Plusieurs ruptures de charge des aménagements cyclables sont constatés encore entre l’avenue des mimosas et l’avenue Viton (page 28 et 29 document C) puis en amont et en aval de la station Sainte-Marguerite (page 30 du document C). Enfin, entre le boulevard de la Gaye et le boulevard urbain sud aucun aménagement cyclable n’est prévu contrairement au code de l’environnement.


Stationnements des cycles et parking P+R

Il est difficile d’analyser ce point sans plan de mobilier dédié. Des schémas de synthèse (idem figures 200-201-202 pour les itinéraires) seraient les bienvenus. Les parkings relais sont largement surdimensionnés tandis que les parking vélo sont largement sous-dimensionnés ce qui va engendrer une trop grande circulation des voitures dans ces quartiers. Ce projet de tramway ne peut pas se contenter de réduire l’utilisation de la voiture dans les seuls quartiers centraux de la ville.


Services aux cycles

Le Plan Vélo prévoit l’aménagement de zones de services et d’information (zones d’attente et stationnement sécurisé, ateliers de petites réparations, recharge de batteries électriques, etc.) aux principaux nœuds d’intermodalité.
Dans ce cadre, le projet des extensions nord et sud du tramway est concerné par les pôles Gèze, Castellane et Dromel. Quels seront les services que les usagers cyclistes pourront y trouver ?

Service Le Vélo

Le Plan Vélo prévoit l’élargissement du service Le Vélo au nord. Le projet d’extension du tramway doit donc anticiper l’implantation des nouvelles stations. Il est difficile d’analyser ce point sans plan de mobilier dédié. Sur ce point, un schéma de synthèse (idem figures 200-201-202 pour les itinéraires) serait le bienvenu.

Déambulation du 28 mai sur le Prado : la suite

Coronapiste du Prado acte 4.


DSC02294Eh les ami.e.s,

Vous vous souvenez du confinement et de l'histoire, tellement Marseillaise, de la Coronapiste qui est arrivée tout doucement, sur le Prado, et puis s'est envolée, sans conceration en pleine nuit, mais moins doucement ?

Vous vous souvenez que nous nous sommes donné.e.s rendez vous le 28 mai pour rouler ensemble, en respectant les gestes barrières (distance d'un mètre et masque) ?

Vous vous souvenez du comportement des forces de l'ordre qui nous ont empêché d'avancer sur le Prado en occasionnant, eux, un rassemblement ? Pour lequel ils ont ensuite verbalisé des gens ?

Et bah, les PVs sont tombés, au moins une contestation a été rejetée et on soutient une initiative bénévole de création d'une cagnotte pour assister ceux.elles qui se sont vu collé.e.s des prunes dans leurs parcours en justice, que vous trouverez ici :

[sur ce lien]


Nous savons que les temps sont difficiles pour tout le monde mais les petits ruisseaux font des grands rivières - de cyclistes. Vive la vélorution !!

Causettes à Bicyclette avec Paul - épisode 4

Salut Paul, tu es bénévole à l’association, et très engagé dans l’univers du vélo. Tu nous expliques un peu ton parcours et ta venue dans l’association ?

vélo, personne, vigilo, marseilleAyant grandi en campagne, j’ai commencé à me balader à vélo ado, le sentiment de liberté était grisant, j’ai commencé à aller au lycée à vélo plutôt qu’à pied pour économiser une vingtaine de minutes par jour. Sans réaliser que c’était le début d’une histoire d’amour.
Cependant, durant mes études supérieures à Marseille à Luminy de 2011 et 2014, j’ai oublié ce véhicule peu mis en avant, et j’utilisais ma voiture malgré d’énormes bouchons pour faire 5km entre la fac et mon domicile, ça prenait 1 heure parfois, c’était l’horreur, mais je voyais ça comme inévitable. Lorsque j’ai commencé à travailler sur Montpellier, j’utilisais 0 à 2 fois mon vélo par semaine, et les autres jours je souffrais dans les bouchons. Puis j’imagine qu’à force de voir d’autres collègues se déplacer à vélo, cette moyenne est vite passé à 5 jours sur 5, surtout pour économiser du temps devenu précieux dans le monde professionnel, plutôt que par un engagement écologique quelconque.
Ma vie professionnelle m’a amené à New York et à Montréal, là aussi ça a été le vélo pour se déplacer, malgré la neige et le froid : il n’y pas de mauvais temps, seulement de mauvais équipements. Et on découvre tellement mieux une ville à vélo plutôt que coincé dans une voiture ou un métro : on ne subit plus le trajet, on le vit.
De retour sur Marseille en 2018, ça a été un choc de voir le retard de la ville : des trottoirs où les piétons ne peuvent pas marcher,  des infrastructures cyclables à base de peinture non sécurisantes… Bref, le simple fait de se déplacer à vélo ou à pied devient ici un geste militant. Si j’étais né à Marseille, j’aurais certainement fait très peu de vélo dans ma vie : la culture vélo ne vient que lorsque les infrastructures sont présentes.
En cherchant un atelier pour réparer mon vélo, j’ai découvert Vélos en Ville, une très bonne expérience où on se fait vite des amis. Venez, on organise des apéros tous les mois, c’est toujours un bon moment.


Ça peut paraître un peu évident pour nos lecteurs, mais pourquoi la pratique du vélo en ville est si importante dans notre société selon toi ?
Le temps est devenu la chose la plus rare dans notre société, ce véhicule nous permet d’en économiser un max en étant le mode le plus efficace en ville pour aller faire ses courses, travailler, ou rejoindre des amis, du vélo pliant au vélo cargo, capable de transporter une armoire normande.
Également, on ne peut plus ignorer la pollution de l’air avec les moteurs diesels, qui causerait au minimum 48 000 décès prématurés par an en France, un problème de santé publique énorme qui reste pourtant globalement ignoré comme à l’époque de l’essence au plomb et les années de luttes de Clair Patterson pour l’interdire. Il y aussi les problèmes de santé liés à la sédentarité, sans parler de la réduction du bruit en ville, qui joue sur notre santé mentale.
Se déplacer à vélo c’est une solution gagnante pour l’individu comme la société.


À Marseille tu es très présent sur les réseaux sociaux (@vumars) et sur l’application Vigilo. Pourquoi, selon toi, c’est important de donner cette visibilité aux vélos en ville ? Est-ce que c’est d’autant plus le cas à Marseille ?
Les rares pistes cyclables à Marseille sont fluides, ce qui peut donner l’impression à certains qu’il n’y a que 2 cyclistes en ville, cependant nous étions déjà plus de 15 000 en 2016 à choisir le vélo tous les jours dans cette ville, et le chiffre est en train d’exploser depuis la fin du confinement. Les réparateurs ou les boutiques sont surchargées, le chiffre promet de monter en flèche dans les mois qui viennent.
Je me suis mis au vélo en observant d’autres en faire, je considère que c’est à mon tour de donner en montrant les aspects positifs, je ne peux pas m’empêcher de prendre en photo une famille se déplaçant à vélo cargo, ou les négatifs, comme une énième piste sur trottoir alors que l’on sait depuis des années que c’est un enfer pour piétons et cyclistes.
 
canebière, vélos, marseille

Vigilo c’est une application libre de droit soutenue par la FUB,  que tu développes/soutiens/gères sur Marseille. Tu peux nous expliquer ce que c’est et pourquoi c’est important de l’utiliser ?
Je suis ingénieur logiciel de métier, je suis ravi de mettre mes compétences, avec d’autres contributeurs, sur une application nationale libre pour permettre aux décideurs locaux d’avoir des retours de terrain venant des citoyens, d’analyser et de transformer la ville, de manière à mieux gérer l’argent publique et donner le choix de se déplacer autrement qu’en voiture.
Lancé depuis un an, sur la métropole, nous avons récolté plus de 1300 observations mettant en lumière les points noirs des axes empruntés par les mobilités actives, pour utiliser la solution et voir les donnéesc'est par ici.

Au sein du Collectif Vélos en Ville tu fais parti de la commission communication, est ce que tu aurais des conseils pour les personnes qui aimeraient participer à une plus grande visibilité du vélo à Marseille ?
Si vous vous sentez photographe ou vidéaste dans l’âme, on serait ravi de faire de belles choses avec vous. Et également, on vous attend de pieds fermes aux apéros mensuels, qui ont toujours une thématique pour briser la glace et pour que tout le monde se sente à l’aise.

À très bientôt, à vélo !

Création d'une commission juridique

Durant la réunion du 24 juin, le Conseil d'Administration du Collectif Vélos en Ville a voté la création d'une huitième commission au sein de l'association : la Commission juridique. Discutée depuis pas mal de temps, cette commission juridique a vocation à protéger et soutenir les adhérent.e.s lors d'incidents qui peuvent se produire lors des déplacements à Marseille.

La mission et le rôle exact de la Commission juridique sont à délimiter mais parmi les propositions déjà lancées nous avons :

- rédaction de fiches sur les droits et obligations des cyclistes ;
- mise en place d'une permanence juridique ;
- conseil d'un.e ami.e policier.e bénévole;
- développer la relation de l'association avec la Préfecture de police et continuer les actions menées avec elle.

Si l'on vous a volé votre vélo, si vous avez expérimenté la " bienveillance " des conducteur.euse.s marseillais.es, si vous avez déposé une plainte liée à votre vie de cycliste, ou si vous êtes tout simplement intéressé.e  par ce genre de question et que vous voulez participer à la vie de la commission, ANNULE venez nous rencontrer le mercredi 22 juillet à 19h00 au Jardin du Pharo (à l'entrée) ANNULE. N'hésitez pas à contacter Sophia (référente de la commission) pour plus d'informations (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.).

Pour ceux.lles qui ne pourraient pas venir, nous présenterons à la rentrée notre fonctionnement pour l'année à venir.

N'hésitez pas à nous communiquer vos mésaventures à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. pour nourrir notre réflexion !

Mais que s’est-il donc passé au Prado ?

1Vous êtes nombreux·ses à vous poser la question. Mais vous êtes aussi nombreux·ses à vous demander comment on en a pu arriver là ? Explications en images sur le sujet dont toute la France parle...

Au début, comme dit la genèse, il n’y avait rien. Comme d’habitude à Marseille. Ni Covid, ni piste cyclable.
 

Tout va bien

coronapiste, prado, marseille, véloPuis vint le covid, son confinement et son déconfinement. Nous vous avons expliqué dans cet article les tractations que votre association a dû faire pour obtenir des aménagements cyclables transitoires pour le déconfinement, des lettres envoyées à la métropole en passant par la tribune publiée dans les médias, ce qui se concluait par une prise de parole de la présidente de métropole Martine Vassal et du président du Collectif Vélos en Ville le 8 mai pour annoncer les nouvelles coronapistes cyclables.

coronapiste, prado, marseille, véloTout allait bien, au point que le 13 mai, le jour de la parution de ce premier article la piste cyclable du Prado commençait à être tracée.
 
 
Puis tout va mal

Mais cela était sans compter sur l’intervention des Comités d’Intérêt de Quartier de Marseille et d’un de leurs Communiqué de Presse intitulé « vous avez dit vélo ! »  du 12 mai faisant encore l’apologie de la voiture personnelle au XXIe siècle. Un torchon sans doute écrit par une seule personne qui ne représente pas du tout l’ensemble des CIQ, nombreux à nous le témoigner après notre réponse parue dans notre communiqué de presse en retour : « oui, oui on bien dit vélo ». C’était le 15 mai.

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Le 20 mai, la coronapiste cyclable du Prado était terminée, et les cyclistes commençait à l’utiliser.

Le 25 mai elle était démontée ! Et nous étions nombreux·ses ce jour-là à s’opposer à sa destruction comme vous pouvez le lire dans cet autre article sur la mobilisation, bien que la métropole ait usé de tous les stratagèmes pour faire le coup en douce, ni vu ni connu : parution d’un communiqué de presse un lundi soir à 20h00 pour une destruction prévue dans la nuit mais faite immédiatement.

Heureusement à vélo, on est rapide, et on est arrivé·e en même temps que les camions et les médias. Encore merci à ces derniers qui ont permis que les choses se passent bien. Nous avons été dispersés gentiment par la police vers minuit.

Mais comment justifie-t-on cette destruction après seulement cinq jours d’existence du côté de la métropole ? Évidemment, ce n’est pas facile d’expliquer quelque chose d’inexplicable ... ou plutôt d’inavouable. C’est là que le défilé de la presse et de la métropole commence.

Journal de 13h00 France 2

Le bal est ouvert par l’ouverture du journal de France 2 à 13h00, le 26 mai 2020 et le directeur général des services de la métropole (que l’on ne voit habituellement jamais).

coronapiste, prado, marseille, vélo6france2 prado Domnin Rauscher anxiogene
Explications : « On s'est rendu compte qu'il y avait beaucoup d'utilisation par des scooters et des véhicules motorisés »

Si, si, il a vraiment dit cela.

Logique : les scooters font n’importe quoi, alors on punit les cyclistes...

 « c’était très anxiogène»... Oui sans doute que l’on peut comprendre la peur éprouvée par les scooters et les automobilistes à la vue d’un cycliste...


Viennent à la rescousse des représentants d’une minorité marseillaise martyrisée : l’automobiliste
coronapiste, prado, marseille, vélocoronapiste, prado, marseille, vélo

Il faudra donc utiliser les pistes cyclables du Prado : problème il n’y en a pas ! Pas un seul panneau ! Sauf un qui dit que c’est interdit...
france2 prado lapiste

France Bleu et Martine Vassal
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Sur France bleu le 27 Mai, Martine Vassal déclare qu’elle aurait elle même essayé cette piste cyclable avec son vélo et l’aurait trouvée dangereuse !
Dommage qu’elle n’ait pas essayé les rues de Marseille : elle aurait peut être retiré les voitures à la place de retirer la piste cyclable.


M6 et Yves Moraine

Journal télé de M6 de 19h15 Yves Moraine, Maire du 4e secteur de Marseille, dit tout :  "Elle était dangereuse pour les deux roues motorisés »
 
coronapiste, prado, marseille, vélo
Si, si, il a vraiment dit cela.
Et bien on commence à mieux comprendre…

Journal de 20h00 de France 2

Au journal de 20h00 de France 2, Yannick Tondut, DGA à la mobilité et au transport s’en tient à la version officielle du communiqué de presse :
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Et pendant ce temps là, à Marseille...
france2 6juin camion
france6juin garer en vrac
france2 6juin canebiere
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Version officielle et version officieuse

On l’a vu, les véritables raisons n’ont pas vraiment été cachées par les protagonistes de l’affaire :
Cela dérangeait profondément les scooters et les autres engins motorisés.
En revanche, il a été nié totalement l’influence des CIQ.

Dans la version officielle, c’est à dire dans son communiqué de presse, la métropole indique deux raisons aussi farfelues que différentes :

Premièrement : La piste Cyclable n’a pas trouvé son public

Argument particulièrement intéressant, puisque la métropole qui avait commandé des comptages de vélos sur les coronapistes n’a pas attendu leur analyse qui sera faite quelques jours après, mais évidemment sans nous puisque les réunions de travail sur les coronapistes se sont arrêtées brusquement.

coronapiste, prado, marseille, véloMais c’était sans compter sur les comptages de notre association qui montrent une augmentation de la fréquentation des cyclistes sur cet axe, le 22 et 25 mai (date de la photo ci-contre et celle plus haut).

De plus, la fréquentation vélo a globalement augmentée en France à l’occasion du déconfinement comme le montrent les relevés de « Vélo et territoire » :

44 % de passages de vélos de plus qu’avant le confinement (moyenne hebdomadaire observée  entre  le  1er  janvier  et  le  17  mars) et même +87% à la fin mai.

C'était pourtant écrit dans La Provence du 22 mai en page 2.


Deuxièmement : La piste cyclable était dangereuse.

coronapiste, prado, marseille, véloÉvidemment pour affirmer une telle chose, il faudrait soit conduire un vélo soi-même, soit avoir échangé avec une association d’usagers de la bicyclette, ce qui ne s’est  évidemment pas produit.

Cette piste cyclable était beaucoup moins dangereuse que les rues marseillaises, mais au lieu de verbaliser les scooters, on a préféré démonter la piste, comme nos ami·e·s parisien·ne·s aiment à en rire :

https://twitter.com/RasLeScoot/status/1265266513692557312

 
Pourtant, si on est automobiliste ou scooteriste et qu’on veut  le rester, il y a tout intérêt à favoriser la pratique du vélo et donc les pistes cyclables, car chaque vélo est une voiture en moins dans la circulation et une place de stationnement en plus pour sa voiture.

Et pour celles et ceux que cela intéresse, vous pouvez pousser plus loin avec cette lecture sur le trafic induit.

Prado : Une association en action

Depuis plusieurs semaines, le Collectif Vélos en Ville préparait le déconfinement aux côtés de la Métropole et de RAMDAM pour faciliter les déplacements des cyclistes et accompagner le nécessaire développement du vélo à Marseille. Ce dialogue concerté a abouti sur des résultats très concrets dont vous avez pu lire les précédentes avancées dans un précédent article. Ces nouvelles coronapistes ont été installées sur des axes structurants préfigurant le plan vélo et ont envoyé un signal fort pour les cyclistes existant•es mais aussi pour celles et ceux souhaitant débuter.

prado, mobilisation, coronapiste, vélosQuelle n'a pas été la surprise d'apprendre lundi 25 mai par un communiqué de la Provence que la Métropole avait décidé unilatéralement de supprimer la piste du Prado avec des arguments plus que discutables. Ni une, ni deux, on sonne l'alerte, par SMS, puis réseaux sociaux, l'information circule dans le réseau de cyclistes et nous nous retrouvons à 21h un lundi soir sur le Prado à essayer de défendre les potelets qui sont systématiquement enlevés par les mêmes agents qui avaient fini de les mettre en place 5 jours plus tôt. Eux-aussi sont dans l'incompréhension. La quarantaine de cyclistes présents font ce qu'ils ou elles peuvent pour dissuader cette destruction. La présence de la presse, en particulier de la Provence et de France 2, a permis de donner de la visibilité à cette action. Vers minuit, convaincus qu'il était impossible de ne pas se mobiliser, un rendez-vous a été donné dès le lendemain pour faire les annonces aux médias.
 
Mardi à 14h30, un groupe plus conséquent de cyclistes du Collectif Vélos en Ville, auquel se sont joints de nombreux•ses cyclistes quotidiens et les représentants de Vélo Sapiens et de RAMDAM a proposé une déambulation pour témoigner de la difficulté de circuler sur les aménagements des îlots centraux, et l'importance de se doter d'une vraie piste cyclable. Davantage de cyclistes étaient présent•e•s pour témoigner de leur incompréhension, que plusieurs médias ont relayé à l'échelle locale et nationale. La police elle aussi était présente avec laquelle les représentant•e•s des associations ont eu un échange détendu et constructif.

Pour revoir l'action de ce mardi sur le journal de la Provence : https://www.youtube.com/embed/iyUbhWy6jUA

Le Collectif Vélos en Ville a alors décidé de convier les cyclistes marseillais•e•s à une déambulation le jeudi à 18h30 pour réclamer collectivement cette piste cyclable tout en respectant les consignes sanitaires de distanciation sociale en cette période d'épidémie. Au mot d'ordre « le Prad'aux vélos » diffusé sur les réseaux sociaux, plusieurs centaines de cyclistes de tout âge et de toute forme de vélo se sont retrouvé•e•s dans un esprit calme par cette belle fin d'après-midi.

CVV-RECLAMEPRADO5

Sans surprise, les représentants des forces de l'ordre étaient présents et ont rappelé les règles de l'état d'urgence sanitaire qui ont été répétées. Dès que le nombre de vélos a commencé à augmenter, tout ce petit monde s'est mis en mouvement pour déambuler sur le Prado et rejoindre Castellane en ralentissant le trafic de l'avenue. Si quelques automobilistes ont pu marquer de leur klaxon un peu d'irritation, la déambulation s'est faite dans le calme. Quelle n'a pas été notre surprise et notre confusion quand les camionnettes de police ont commencé à mettre leur sirène et à bloquer le trajet des cyclistes provoquant leur accumulation. En passant, certain•e•s des policiers ont fait usage de lacrymogène face à un cortège pacifique comportant des enfants et des personnes vulnérables. Dans la confusion la plus totale, des contrôles d'identités ont été réalisés avec la volonté de verbaliser. Les cyclistes présent•e•s ont cependant continué à déambuler dans le respect des règles sanitaires et du code de la route, s'arrêtant aux feux rouges, entre Castellane et le rond-point du Prado pendant plusieurs dizaines de minutes. Malheureusement, le comportement de certains véhicules motorisés ont provoqué quelques troubles : un conducteur de scooter agressif a conduit un cycliste à faire des heures injustifiées de garde à vue, de même qu'un autre cycliste au motif qu'il transportait ses outils et pour finir, un cycliste a vu son vélo littéralement écrasé par un bus impatient (n'hésitez pas à nous contacter si jamais vous aussi vous avez eu un souci).

Suite à ces événements et à l'initiative du regroupement métropolitain, nous nous sommes rendus à la Préfecture de Police le jeudi 4 juin pour avoir plus d'information. Accueillis avec cordialité, nous nous sommes vus confirmer le maintien des verbalisations pour non-respect de la distanciation sociale. Le commissaire en charge lors de la déambulation ayant considéré que nous constituions un « trouble à l'ordre public ». Réitérant notre demande de lever ces verbalisations, nous avons cependant pu échanger sur l'importance de protéger les cyclistes à Marseille contre la violence motorisée. Nous invitons les cyclistes verbalisé•e•s à se signaler au sein de l'association pour avoir une idée de la suite donnée à cette déambulation.
 
Si vous souhaitez vous renseigner sur la suite à donner à la réception d'une verbalisation après la déambulation, veuillez contacter l'association à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.. Nous réfléchissons à une démarche collective

Le lendemain, nous avons découvert avec sourire que ANV-COP21 et Extinction Rebellion avaient décidé de faire revivre au moins symboliquement cette piste. Par ce geste, ils et elles soulignent à quel point les enjeux autour des mobilités dépassent quelques cyclistes mais engagent des réflexions générales sur l'organisation de nos sociétés.
 

Où en sommes-nous ? Cette mobilisation autour de la disparition de la coronapiste du Prado est hautement symbolique. Symbolique de ces choix à géométries variables de la part de la Métropole de Mme Vassal qui semble avoir du mal à inscrire dans la durée la concertation avec les représentants de la société civile et ses engagements sur le vélo malgré des gestes encourageants. Symbolique aussi de l'engagement des cyclistes marseillaises et marseillais, prêt•e•s à venir revendiquer pour un changement réel dans les infrastructures. Depuis la fin du confinement, l'explosion de la pratique du vélo est loin d'être une illusion : encouragée par une politique nationale, nous devenons plus nombreux•ses convaincu•e•s de la pertinence du vélo pour se déplacer en ville. Des témoignages de marseillais•ses incité•e•s à débuter ou reprendre le vélo pour eux et leur famille montrent l'importance de ces nouvelles pistes comme signal des évolutions en cours.

Nous espérons ne plus avoir à appeler à se mobiliser contre la disparition d'aménagement cyclable mais au contraire organiser dans les prochains temps des moments festifs pour accompagner l'arrivée de nouvelles pistes. Avec l'été qui arrive, quel meilleur moment pour faire du vélo ?

Campagne de comptage de vélos 2020

comptage, cyclistes, marseillesTu as du temps en ce moment et une passion pour regarder mathématiquement les cyclistes passé.e.s ? Ça tombe bien on est à la recherche de bénévoles pour recenser le nombre de vélos qui circulent sur certains axes.
 
Pourquoi compter les vélos ? Comme chaque année, le Collectif Vélos en Ville se substitue aux pouvoirs publics pour recenser les cyclistes qui traversent Marseille. Le nombre, le type de vélo, le genre (masculin / féminin) et les axes les plus utilisés nous permettent de dresser des constats, et de pouvoir montrer, par exemple, que le nombre de cyclistes augmente et qu'il y a une demande d'aménagement croissante.
 
Comment les compter ? Si tu es intéressé.e pour nous donner un coup de main, tu peux contacter Philippe Buffard à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., t'inscrire sur le calendrier des comptages juste là. Quand tu auras choisis l'endroit et l'horaire, ainsi que ton binôme, tu peux télécharger les fiches de comptage correspondante : 
 
Pour toutes questions n'hésites pas à nous contacter !

Communiqué de presse : Action protestation à vélo contre la suppression des Corona Pistes sur le Prado 1

Action protestation à vélo contre la suppression des Corona Pistes sur le Prado 1


Rond Point du Prado jeudi 28 mai 18:30


L’installation des Corona Pistes la semaine dernière démontrait que la Métropole Aix Marseille est capable d’agir avec vitesse et compétence quand elle s’en donne les moyens. La création de 9 km de pistes cyclables sur la chaussée des grands axes de circulation anticipait le plan vélo revendiqué et obtenu par les associations cyclistes. Une évolution nécessaire et salutaire pour notre Métropole qui manque terriblement d'alternatives crédibles à la voiture avec toutes les conséquences néfastes associées : pollution, bruit, bouchons, incivilités ...

La suppression unilatérale et incompréhensible de la piste cyclable du Prado 1 suscite l’indignation des cyclistes privés d'un aménagement assurant leur sécurité et leur confort. Au-delà, ce sont tous les Marseillais•e•s résolus à ne plus subir bruit, pollution et encombrement liés à la politique de la bagnole, héritage des dernières décennies, qui sont choqués par ce type d'action. Les modes actifs, et en particulier le vélo, apaisent la ville, réduisent la pollution, encouragent les gens à bouger pour le bien de leur santé et rendent aux villes leur rôle d’espace partagé.

Alors que la Métropole a travaillé avec les associations de cyclistes pour la conception de ces aménagements provisoires, elle a acté seule leur suppression, au nom d'une prétendue sécurité des cyclistes. Sans argument valable, sans chiffre, sans même se donner la peine de faire semblant d'échanger, cette volte-face pose la question de la démocratie et du dialogue avec la société civile. Dire que Mme la Présidente de la métropole, candidate à la mairie de Marseille, faisait des déclarations en faveur du vélo. Cela nous semble déjà loin...

Le Collectif Vélos en Ville, Vélo Sapiens, Ramdam et d’autres associations soucieuses de l’avenir de leur ville appellent donc à une action de protestation mobile à vélo. À défaut de piste cyclable, nous vous invitons à venir circuler autour du Rond Point du Prado jeudi 28 mai 18:30 tout en respectant la distanciation réglementaire. Dans le doute : occupez la même place qu'une voiture dans un embouteillage.
 
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Confinés mais pas chômés : les coronapistes arrivent (peut être)

coonapiste, vélos, marseille, ville, temporairesGenèse
Mars 2020, alors que la pandémie se propage sur toute la planète, (non ce n’est pas le générique d’un film de star wars) quelques villes à travers le monde comme Berlin, Oakland ou Bogata prennent conscience de l’importance des distanciations physiques lors des déplacements inévitables. Elles créent en une nuit, des dizaines de kilomètres d’aménagements cyclables dit temporaires, tactiques, ou encore transitoires que certains appellent les coronapistes.

14 avril 2020, le CEREMA, une agence d’expertise de l’état publie sur son site internet un recueil de ce qui a déjà été fait à l’étranger et de ce qui peut être fait sur le territoire français. Il s’ensuivra également un webinaire.

Passage à l’action et médiatisation

Le même jour le Collectif Vélos en Ville commence à plancher sur des mesures concrètes qu’ils pourraient proposer à Aix Marseille Provence Métropole. Une semaine après, une lettre été envoyé à madame la présidente de la métropole et monsieur le maire de la ville de Marseille, contenant nos propositions de mesures pour permettre le respect des distanciations physiques pendant et après le confinement et la circulation des piétons et des cyclistes dans notre ville.

Ce courrier n’ayant pas suscité un rapide retour de la part de la métropole, le Collectif Vélos en Ville a publié une tribune au travers d’un communiqué de presse diffusé une semaine seulement après sa lettre, soit le 30 avril. Vous pouvez retrouver ce communiqué de presse ici. Il explique en substance, qu’à Marseille plus qu’ailleurs nous nous devons d’agir, puisqu’il n’existe pas d’autres villes en France ou le respect des distanciations physiques va être rendu à ce point difficile. Ville la plus embouteillée de France, Marseille ne vas pas pouvoir accueillir dans ses transports en commun la même quantité d’usager qu’en tant normal. Une seule solution s’offre alors à elle : la marche à pied et le vélo. Mais à cause d’un aménagement de l’espace public désastreux ou les trottoirs n’existent quasiment plus et les pistes cyclables n’ont quasiment jamais existé. Il va falloir prendre des mesures d’urgence pour re-permettre ses mobilités.

Conséquences

Le lendemain, la métropole d’Aix Marseille Provence publiait, hasard du calendrier, son propre communiqué de presse. Dans celui-ci figurait un recueil assez générique de mesures que pourrait prendre n’importe quelle ville, une sorte de copier – coller du recueil du CEREMA publié trois semaines plus tôt.

Communiqué de presse de l’association contre communiqué de presse de la métropole, les médias s’en mêlent et une avalanche d’articles de presse déferlent (que vous pouvez retrouver dans notre revue de presse).

Et enfin donc, une semaine après notre communiqué de presse, la métropole nous invite à une réunion de présentation des mesures envisagées, le 7 mai.

Introduite comme faisant suite à notre premier courrier à madame la présidente, cette réunion reprend non seulement des éléments rhétoriques de notre tribune mais également bon nombre des mesures et notamment des rues à aménager que nous avions proposés. Coïncidence ou non, on peut au moins se dire qu’association d’usagers et pouvoir public se retrouvent d’accord à minima sur les axes de voiries prioritaires.

Résultats

Au titre des victoires donc, nous avons, en premier lieu 9 km d’aménagements:

    • Le boulevard Charles Livon, avec dans un premier temps, suppression du stationnement automobile sur trottoirs (ce qui est illégal, par ailleurs).
    • Aménagement d’une piste cyclable bidirectionnelle sur la Canebière, en lieu et place de celle que nous avons peinte nous-mêmes, le 16 septembre 2016 et qui se retrouvent en première de couverture du cahier de nos recommandations, et que vous pouvez retrouver di-dessous.
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    • Aménagement sur le Prado 1 , de pistes cyclable bilatérales (unidirectionnelle de chaque côté) entre la voie de bus et les mes voies de circulation générale ce qui impliquent une réduction de la largeur des autres voies : à la bonne heure ça roulera peut-être moins vite !
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    • La rue d’Aix : déjà programmé en même temps que le cours Belsunce et la Canebière, on va donc finalement rattrapé encore le temps perdu.
    • Boulevard Baille qui sera peut-être aménagé ou non au bon vouloir de la RTM
    • Boulevard des Dames : déjà programmé par euro-méditerranéen et sur lequel nous avons déjà planché

Dans un deuxième temps ce sera l’aménagement de  :

    • Boulevard de la Liberté
    • Rue de la Grande Armée
    • Cours Pierre Puget
    • Rue Paradis
    • Prado 2

Et dans un troisième temps :

    • Boulevard Rabatau
    • Boulevard Gaston Ramon et Boulevard de la Pugette
    • Boulevard Romain Rolland
    • Boulevard Shloesing
    • Avenue de Hambourg
    • Rue Saint-Savournin et National sud (déjà programmé pour le dernier)

Et enfin, normalement du stationnement vélo.
     
Défaites (temporaires)

Au titre des défaites, ou mesures non obtenues :

    • L’utilisation des plateformes de tramway, comme celle de la rue de Rome : c’est toujours difficile d’expliquer à un cycliste, qu’il n’a pas le droit de rouler sur la rue de Rome alors que les voitures ont le droit de rouler, elles, sur les rails de tramway du boulevard Chave
     
    • L’utilisation des voies de bus, qui sont pourtant ouvertes aux vélos dans les autres villes, mais qui à Marseille, semblent impossibles à ouvrir même en temps de covid. Vous pouvez trouver la grande histoire de voies de bus non-ouvertes aux vélos ici
     
    • Tous les aménagements dans la partie nord de la Ville, du boulevard du littoral, au chemin de St Antoine à St Joseph en passant par la D5A et la D4
     
    • La limitation de vitesse à 30 km/heure qui restait pourtant la plus simple à mettre en œuvre et de la compétence de la ville de Marseille
     
    • Le respect des aménagements cyclables et des trottoirs, là aussi un compétence de la Ville de Marseille avec sa police municipale

De la ville de Marseille d’ailleurs, on attend toujours des nouvelles…

Marseille petite joueuse ?

Avec un démarrage des travaux le 11 mai, date du déconfinement, on ne peut pas dire que la métropole soit donc particulièrement en avance pour faire face à la pandémie et à la prévention d’une deuxième vague de contagion, au moment même où de nouveaux foyers de la pandémie ressurgissent.

Néanmoins la première piste cyclable sort de terre ce mardi 12 mai 2020 sur le Prado 1, un lieu ô combien symbolique. Pour rappel, tant que les panneaux ne sont pas posés on a pas le droit de rouler dessus et c’est évidemment déconseillé puisque les bornes ne sont pas en place.
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Nous avons donc 9 km qui devrait rapidement (un rapide local) être mis en place à l’image de cette piste cyclable du Prado, puis ensuite une quinzaine d’autres kilomètres.

24 km c’est bien ou pas ? A cette question on peut répondre de plusieurs façons :

Soit on se réfère à ce que peuvent faire d’autres villes et dans ce cas nous pouvons comparer nos 24 km de coronapistes au 50 km de la ville de Paris, cette bourgade de province qui est tout de même 2,5 fois plus petites que Marseille. Nous avons donc un rapport de 1 à 5 entre les parisiens et les marseillais… Si c’était du foot, on aurait crié au scandale.

Soit on peut se référer à l’existant, c’est à dire par rapport à ce qui existent déjà. Évidemment comme tout reste à faire à Marseille qui possèdent 50-70 km de soit disant aménagements cyclables, le chiffre de 24 km représente une explosion de 34 – 48 %. OMG !

Mais bon tout ceci reste des promesses.

Et tout cela pourquoi ?
meme, pistes cyclables temporaires, marseilleIl aura donc fallu quelques morts de plus à Marseille, à cause d’une pandémie, pour obtenir enfin une avancée en terme d’aménagements cyclables. Quelques morts de plus ?  Ce triste bilan n’est effectivement pas terminé, loin de là, mais si on s’en tient aux statistiques nationales, on peut donc s’attendre à quelques centaines de morts à Marseille imputables au covid-19. Alors que chaque année la pollution atmosphérique, que l’on doit en grande partie aux automobiles, nous inflige 2 500 morts dans notre ville. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter.

A moins que ces coronapistes ne soient que le début d’une véritable vélorution.

Propositions d'aménagements cyclable temporaires

Cet article contient la lettre suivi du cahier de recommandations adressés à Madame La présidente de la Métropole, Martine Vassal, le 21 avril 2020.
 
 
Madame la Présidente de la métropole,


À la demande d'Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, le Club des villes et territoires cyclables dont votre collectivité est membre est chargé de recueillir toutes manifestations d’intérêt et initiatives des collectivités volontaires pouvant rapidement être expérimentées en matière d’aménagements cyclables temporaires, en coordination avec les services de l’Etat et les acteurs associatifs en faveur du vélo.
Favorisant la distanciation sociale, adapté aux trajets de courte ou moyenne distance, tolérés dans le cadre du confinement et probablement du déconfinement, le vélo mais aussi la marche à pied apparaissent en effet comme une solution de déplacement cohérente, en plus d’être écologique et peu coûteuse. Le vélo et la marche à pied seront d’autant plus un moyen de transport adéquat dans une période où l’appréhension de prendre les transports en commun risque de perdurer bien au-delà du déconfinement.  
Partout dans le monde, des solutions rapides, faciles à mettre en œuvre et réversibles ont émergé pour favoriser les déplacements à vélo dans cette période de confinement généralisée. Quelques villes et métropoles en France, dont la vôtre ont déjà manifesté leur intérêt à suivre cette dynamique particulièrement intéressante pour les mobilités actives, associée aux aménagements dits « tactiques » et autres mesures incitatives.
A Marseille, plus qu’ailleurs la faible place laissée au vélo et à la marche à pied avec de rares  aménagements cyclables et des trottoirs envahis par les automobiles, va réellement poser un problème pour le respect de la distanciation physique lors du déconfinement. Il apparaît donc urgent que vos services mettent en place des solutions concrètes dès aujourd’hui.
Ainsi, le Collectif Vélos en Ville s'est appuyé sur ses différentes commissions, « Atelier », « écomobilité » et Aménagements cyclables pour recenser les aménagements et services qu'elle vous propose à la réalisation, au plus vite, de manière temporaire voire, selon les cas, de manière pérenne.

Thomas Chaussade
Président du Collectif Vélos en Ville


___

Proposition A
Constituer rapidement une alternative cyclable sur les grands itinéraires desservant Marseille (et ses hôpitaux) : préfigurer ainsi les grands axes du Plan Vélo métropolitain (cf. carte) en transformant en piste cyclable bidirectionnelle une des voies de circulation automobile.

Proposition AAxe 1 : de L'Estaque à Arenc, et bd Ch. Livon
Axe 2 : bd Barral, Ganay, J Bouin, R Rolland, St-Loup, St-Marcel, Barasse
Axe 3 : bd Dames, Cantini, Schloesing, Aubert, Viton, La Gaye, Desautel, ainsi que les av. Prado 1
Axe 4 : bd Dramard, Bosphore, St-Antoine à St-Joseph, Dorgelès, St-Joseph à Ste-Marthe, A de la Forge, Ansaldi, Raimu, et ch. Ste-Marthe, bd Burel, Guigou, av. Chutes Lavie, C Pelletan, bd Voltaire, pl Marseillaises
Axe 5 : Av Croix-Rouge, de la Rose, rues de Roubaix et A Daudet, av de St-Just, des Chartreux, pl. Brossolette, bd Duparc, Sakakini, J Moulin, Rabatau, allées Prado 2
Axe 6 : rues St-Pierre (ext.), Monte-Cristo, cours F. Roosevelt, Canebière et Dugommier
Axe 7 : bd Gèze, av Arnavon et Mérimée
Axe 8 : bd Barnier, Roussin, Sardou, Pradel, ch de St-Louis au Rove,de la Madrague-Ville
(Nota : sur les axes 3 et 8, les emprises correspondantes préfigurent celles du chantier de prolongement du tramway T3) 
(En gras, les voies prioritaires)

proposition A bis

Proposition B
Compléter ou prioriser ce maillage de/vers les hôpitaux et sur les boulevards :

A 2x2 voies, en affectant aux vélos une voie par sens de circulation :
    • Boulevard Baille
    • Avenue de Bonneveine
    • Avenue de Hambourg
    • Boulevard des Dames
    • Boulevard Schloesing
    • Boulevard de Dunkerque
    • Boulevard Dugommier
    • Boulevard Rabatau (entre Rue R. Teisseire et Bd Schloesing)
    • Boulevard du Capitaine Gèze
    • Les départementales D5A et D4
    • Chemin de St Antoine à St Joseph
    • Avenue Millie Matthys, Rellys, des Malloniers    
Proposition B
A 2X1 voie, en réduisant la largeur des voies :
    • Boulevard de la Libération
    • Boulevard Romain Rolland
    • Avenue Jules Cantini
    • Rue Paradis
    • Boulevard Voltaire
    • Avenue du 24 avril 1915 – Avenue de Saint Julien

 
Proposition C
Modifier le plan de circulation des rues à sens unique large pour y inclure une piste cyclable bidirectionnelle :
    • La Canebière du Bd Dugommier aux réformés
    • Boulevard de la Liberté
    • Boulevard National (sud)
    • Rue de la Grande Armée – Square Stalingrad
    • Avenue Robert Schuman
    • Avenue Roger Salengro
    • Boulevard Casanova
    • Boulevard de la Maison Blanche
     
proposition C

Proposition D
Autorisation temporaire pour les cyclistes de pouvoir emprunter la plateforme de tramway :

    • Rue de Rome dans les deux directions du Bd Paul peytral vers La Canebière et dans le sens Place Castellane et Boulevard Paul Peytral.
    • Sur le boulevard Chave, entre la Gare de La Blancarde et la Place Jean Jaurès
    • Sur le Boulevard Longchamp, du Palais Longchamp à Cours Joseph Thierry
porposition D
https://wiklou.org/wiki/Plateforme_de_tramway_(TCSP)

Autorisation temporaire pour les cyclistes de pouvoir emprunter les voies de bus  :
    • Boulevard Baille
    • Avenue de la Corse et boulevard de la Corderie
    • Avenue de Lattre de Tassigny
    • tracé du BHNS B2 (rue de Lyon, avenue de la Viste, avenue de St-Antoine …)
    • Cours Jean Ballard
    • Avenue Camille Pelletan

Proposition E
Lorsque cela est facilement réalisable et pertinent, par exemple dans le centre ville et les noyaux villageois, il est possible créer des zones de rencontres temporaires, ou bien d’élargir le périmètre de certaines zones existantes. Cela permet de faciliter le respect des distanciations physiques mais aussi d’améliorer les conditions de circulation des cyclistes et des piétons qui peuvent alors se déplacer en toute légitimité sur toute la largeur de la chaussée. Ces nouvelles zones de rencontres, tout comme les anciennes doivent faire l’objet d’une communication renforcée sur les règles qui les régissent : priorité aux piétons, aux cyclistes, vite limitée, double-sens cyclable, comme nous l’appelons de nos vœux depuis 2010.
Étant donné la réouverture des établissements scolaires fixée au 11 mai et l’affluence que ceux-ci génèrent aux heures d’ouvertures et de fermetures, il apparaît également capital que la circulation des véhicules motorisés soit neutralisée à leur abords, comme c’est déjà le cas dans plusieurs villes françaises hors confinement.
De la même manière des stationnements automobiles peuvent être neutralisés lorsque ceux-ci empêchent la libre circulation des piétons dans des zones d’affluences comme à l’approche de certains magasins d’alimentaire.
 
 
Proposition F
Les aménagements tactiques doivent être simples, peu coûteux et facilement réalisables si l’on veut atteindre rapidement le but qui est le nôtre durant cette période de confinement et de post-confinement.
Les aménagements physiques même si ceux-ci peuvent être simples, nécessitent des interventions humaines relativement chronophages pour leurs mise en place et le maintien physique du dispositif.
De plus, il ne faut perdre de vue que le principal frein à l’utilisation du vélo comme mode déplacement tient au ressenti des usagers et au sentiment de sécurité globale, que l’on soit sur un aménagement cyclable ou non.
Ainsi, il apparaît que la prise d’un arrêté par le maire de la ville pour limiter la vitesse des engins motorisés à 30 km/h, reste la mesure la plus efficiente parmi toutes pour favoriser la pratique du vélo mais aussi de la marche à pied.
La métropole de Aix Marseille Provence pourrait être la première à mettre en place un tel dispositif durant cette période de confinement et de post-confinement.
 

Proposition G
Dans la même veine et si notre but est de favoriser les distanciations physiques des individus,  il  apparaît d’autant plus nécessaire de sanctuariser les espaces réservées aux mobilités actives que sont les aménagements cyclables  et les trottoirs. N’oublions pas qu’à Marseille près de  50 % des déplacements se font à pied et que 75 % des déplacements effectués en voiture font moins de 5 km (et un tiers font moins de 1km).
Ainsi la verbalisation des stationnements dangereux sur trottoirs et aménagements cyclables, passibles d’une contravention de 4eme classe pour stationnement très gênants doivent être renforcés car ils sont triplement dangereux (pollution, accident de la route et contamination virale).
 

Proposition I
Notre association œuvre déjà au quotidien pour offrir les moyens d’une mobilité alternative  aux marseillais et aux marseillaises en difficulté financière grâce à son atelier solidaire et participatif de réparation de vélo.
Si nous voulons décongestionner les transports en commun pour permettre une distanciation physique à l’intérieur des tramway, bus et métro sans que les citoyens ne se reportent sur le covoiturage ou l’autosolisme nous devons renforcer le report de ces personnes en difficulté vers le vélo.
Le réseau de L’Heureux Cyclage puis la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB) dont notre association est adhérente, ont déjà proposé au gouvernement la possibilité d’émettre un chèque vélo, à l’instar du chèque énergie, tout d’abord dans le cadre de du Plan d’Action des Mobilités Actives (PAMA) puis de la LOM.
La mise en place d’un chèque vélo au niveau métropolitain permettrait l’accompagnement à l’acquisition, la remise en état ou l’achat des équipements nécessaires pour les déplacements  domicile-travail, domicile-établissement scolaire ou les déplacements pour les achats de première nécessité.
Le montant de ce chèque vélo pourrait varier selon la nature des frais engagés. D’un montant de base qui pourrait s’élever au prix de l’adhésion dans un des ateliers participatifs et solidaires, il pourrait également comprendre les achats de premières nécessités pour son transport tels que les consommables de vélo (chambre à air, pneus, câble, patins), la réparation par un artisan professionnel de la réparation vélo et aller jusqu’à l’aide à l’achat de vélos, de vélos à assistance électrique et de vélo-cargos (pour les déplacements pro et d’enfant) neuf ou d’occasion.

Blancarde : la maire du 4/5 et la métropole violent encore une fois la loi.

blancarde1Oui vous avez bien entendu. En 2020 et malgré sept procès au tribunal administratif (tous gagnés par votre association) pour non-respect de l’article L228-2 du code de l’environnement, la métropole et la mairie de secteur tente de battre leur propre record mondial pour violation de cette loi. Mais attention, cette fois-ci ce sera avec panache ! En mettant la barre haute à l’absurdité ! Décodage.

Le Collectif Vélos en Ville a poursuivi, à regret, plusieurs fois, l’ancienne communauté urbaine MPM puis la métropole pour non-respect de la LAURE, dont vous avez un descriptif ici. Cela a donné lieu, dans le passé, a plusieurs condamnations systématiques, comme vous pouvez le lire ici par exemple.

Le problème est que, dans ce cas de figure, le Collectif Vélos en Ville doit attaquer la métropole au tribunal administratif pour refus de faire un aménagement cyclable. Mais bien souvent et c’est là que l’on mesure l’absurdité de la chose, ce n’est pas la volonté initiale de la métropole d’enfreindre cette loi mais bien celle de la mairie, le plus souvent celle de secteur.

Le Collectif Vélos en Ville, au fait des pratiques officieuses de la ville vis-à-vis de la métropole, avait donc anticipé les travaux de l’avenue de la Blancarde grâce au travail des bénévoles de l’association qui scrute les travaux à venir ou en cours. Tout comme il l’avait fait récemment dans le même secteur pour la rue (in)Curie.

L’association était donc intervenue deux fois en 2018 auprès de la métropole pour s’assurer qu’une piste cyclable serait bien aménagée sur le boulevard de la Blancarde et que (entre autre) l’article L228-2 du code de l’environnement serait respecté. Il avait alors eu confirmation de la métropole (au bout de la deuxième lettre avec A/R), le 23 novembre 2018 par courrier du directeur de la voirie.

A priori donc, il n’y avait plus de raison de s’inquiéter.
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Puis le 6 février 2020, alerte des riverains et des bénévoles de l’association : par des ouï-dire, on aurait compris que la mairie de secteur serait intervenue pour faire supprimer la piste cyclable prévue par la métropole afin d’aménager quatre places de parking automobiles quitte à mettre en danger la vie des cyclistes sur un axe très fréquenté. Chapeau l’artiste !

Pire encore, ils aménagent des places de parking automobiles là où ils n’y en avaient pas avant ! Marseille, Champion du monde !

Pire encore, le boulevard de la Blancarde, constitue un tronçon de la ligne 6 – Est du plan vélo voté par cette même métropole ! Marseille, à jamais les derniers !

Pire encore, le projet de Plan de Déplacement Urbain (PDU) approuvé en décembre 2019 rappelle que « la continuité des aménagements ainsi que le traitement des points durs seront la priorité pour les rendre structurants ».

Pire encore, il y a également violation de la loi du 11 février 2005 sur l’accessibilité des personnes à mobilité réduite puisque ces places de stationnements automobile engendre des trottoirs minuscules de 1m alors qu’ils doivent faire au minimum 1,40 mètre libre de mobilier ou de tout autre obstacle éventuel. Quel panache !
 
àjamais les derniers
 
Encore une fois donc, nous sommes dans une situation où la métropole a prévue initialement de respecter la loi, en aménageant la voirie avec des aménagements cyclables et où la mairie de secteur intervient - alors qu’elle n’en a pas la compétence - pour faire aménager des places de parking automobile à la place. Encore une fois, un bel exemple de clientélisme à la marseillaise.
 
blancarde5
Et c’est là que vous allez nous dire : « oui mais si la mairie n’a pas le droit d’intervenir, comment se fait-il que la métropole accepte ? » Il faut savoir que la métropole a en effet la compétence de l’aménagement de la voirie, que la ville de Marseille n’a donc pas, mais qu’il a été passé un accord tacite au moment de la constitution de la communauté urbaine de Marseille Provence Métropole où les maires des communes, y compris les maires de secteurs resteraient toujours décisionnaires de ce qu’ils se passent sur leur territoire, pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur pour ces maires, c’est de ne pas pouvoir être attaquer directement pour non-respect de la loi. Le pire c’est pour nous.

C’est pour cela que votre association a organisé une action de rue, le jeudi 13 février à 18h00 au boulevard de la Blancarde, relayée par les médias locaux afin de dénoncer cet état de fait, en demandant à la mairie de secteur de faire cesser ces travaux illégaux. Chose que la mairie de secteur n’a pas fait. C’est d’ailleurs le silence radio de leur part depuis cette dénonciation.

blancarde6Ce jeudi 13 février c’est également le jour, où votre association a déposé un recours gracieux auprès la métropole pour non-respect de l’article  L. 228-2 du code de l’environnement et de la loi n°2005-102 du 11 février 2005 et de son arrêté d’application  du 15 janvier 2007, alinéa n°3.

À partir de cette date, la métropole a deux mois pour répondre. Se présentent alors trois possibilités :
- soit elle prend acte du non-respect des lois et arrêtent les travaux, pour les faire modifier ;
- soit-elle ne répond pas, ce qui constitue un refus implicite ;
- soit elle refuse (explicitement) de prendre acte, et s’ensuit un recours au tribunal administratif par votre association pour refus du respect des lois ;


Et pendant ce temps-là l'opération « suppression progressive des piétons et vélos » continue sur le boulevard de la Blancarde et ce sont nos impôts qui payent le clientélisme de la mairie de secteur et ses nouvelles places de parking automobile illégales.
 

Les résultats du baromètre des villes cyclables 2019

Screenshot 2020-02-10 Parlons-Vlo Palmars3La grosse tache rouge…
 
Une mobilisation sans précédent

Ce jeudi 6 février 2020 se tenait la cérémonie de remise des prix de l’édition 2019 baromètre des villes cyclables et notre association était, une fois de plus comme depuis 20 ans, présente à cet événement de la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette).

Ce baromètre est avant tout une impressionnante mobilisation, pleine de sens, des citoyens qui s’intéressent au vélo, en font, le soutiennent et veulent en faire un sujet de débat et de revendication, et ce, sur tout le territoire national. En effet, avec 185 000 réponses en quelques semaines, l’édition 2019 enregistre une progression de plus de 63% par rapport à l’édition précédente en 2017 et s’arroge au passage le record absolu en Europe (au moins) pour un questionnaire vélo.

Autre constat, celui d’une couverture territoriale plus large pour cette édition 2019, puisque les données de cyclabilité de 768 villes de France sont disponibles (soit 445 de plus qu’en 2017)
 
Screenshot 2020-02-10 Parlons-Vlo PalmarsUne situation locale dans le rouge

Ce jeudi donc, les résultats du baromètre ont été présentés à la cérémonie d’ouverture du congrès. Le résultat est encore une fois de plus sans appel.

Marseille dernière des 11 plus grandes villes françaises, mais également dernières des 42 plus grandes villes de France.

Par contre, bonne nouvelle, nous ne sommes plus les derniers du classement puisque de nouvelles villes françaises ont fait cette année leur entrée dans le baromètre. Nous nous retrouvons donc 109ieme des 111 plus grandes villes de France derrière Béziers et Aubervilliers et 761eme des 768 villes du baromètre.

On peut vraiment être fier de nous !
La note globale, elle, stagne à 1,96.

Les plus grands écarts de notes avec les autres villes françaises sont attribuées aux questions :
« Les conflits entre les cyclistes et les piétons sont rares ?»
« Les rues à sens uniques sont ouvertes à double-sens pour les vélos ?»
« Je peux circuler en vélo en sécurité dans les rues résidentielles ?»
 Démontrant encore une fois de la gestion calamiteuse de l’espace public et du non-partage de la voirie dont notre ville fait preuve.

Les pires notes ont été attribuées aux questions relatives à la sécurité des enfants et des personnes âgées, des efforts fait lors de travaux, du stationnement de voitures sur les aménagements cyclables ou encore de l’existence d’itinéraire cyclable rapide et direct. LOL !

Enfin, la question ayant la note qui s’est le plus dégradée dans le classement est « À vélo, je trouve que le trafic motorisé (volume et vitesse) n’est pas gênant ?» : la colère des Marseillais.e.s grondent…
 
 
à jamais les derniers, marseille, véloA jamais les derniers ?

Mais la première véritable bonne nouvelle, c’est qu’à la question  "Dans ma ville, depuis 2 ans, la situation des cyclistes s'est : fortement dégradée, dégradée, stabilisée, un peu améliorée, fortement améliorée, Marseille progresse de 0,2 point.

Les répondants Marseillais ont en effet répondu pour 40 % d’entre eux que la situation s’était un peu amélioré depuis deux ans. 0,2 point ce n’est pas beaucoup mais tout de même encourageant et sans doute le résultat d’un effet « piste cyclable de la Corniche » qui devrait inspirer les candidats à la mairie de Marseille. C’est en effet, une progression (pour cette question) supérieure à celle de Nice, Montpellier, Bordeaux ou Toulouse qui resteront tout de même devant nous pendant encore longtemps.

Mais il y a aussi une autre bonne nouvelle : « le patient est en état critique mais nous sommes désormais de plus en plus nombreux à son chevet ».
 
IMG 20200206 215642Pour commencer, le Collectif Vélos en Ville était plus nombreux qu’à l’accoutumée pour ce congrès et cette cérémonie, témoin d’une montée en charge des personnes les plus impliquées dans notre association. Deuxièmement et fort du réseau que le Collectif Vélos en Ville a su tisser avec le reste du territoire français, nous avons le soutien de différents acteurs nationaux que ce soit la FUB, les services de l’état ou encore des techniciens comme ceux de la ville de Lyon et Paris ou encore d’élus, comme l’adjoint au maire de Strasbourg, en charge des mobilités alternatives,  Jean-Baptiste Gernet, ci-contre avec nous : le premier et le dernier de la classe, solidaires entre eux.
 
Mais sans doute que, lors de ce congres,  le signe le plus révélateur d’une amélioration de la situation aura été la présence, pour la première fois de l’histoire d’une délégation de technicien.ne.s de la métropole d’Aix-Marseille Provence, au nombre de trois.

Préparons-nous, dans deux mois tout pourrait changer !

Venez en jugez par vous-mêmes lors de notre grand oral des élus !
 
 
 

Manifeste pour le vélo à Marseille

Quels engagements pour le vélo ?

Sollicitation des candidats aux élections municipales à Marseille

Le vélo est à la fois le moyen de déplacement le plus rapide en ville, bon pour la santé, pour les finances publiques, pour l’environnement et pour la qualité de vie. Il offre des alternatives positives et réalistes aux nombreux défis amenés par la densification des villes, la fin du tout-voiture et les impératifs environnementaux.

Sa place croissante en France et en Europe s’appuie sur des politiques publiques ambitieuses. Sa croissance timide à Marseille doit être accompagnée par l’engagement des élus. À l’orée des élections municipales de 2020, le Collectif Vélos en Ville et Vélo Sapiens souhaitent interroger les listes électorales sur leur projet pour le vélo à Marseille pendant leur potentiel mandat.

Les solutions pour permettre le développement du vélo comme moyen de transport sont connues. Le Collectif Vélos en Ville, qui œuvre depuis plus de vingt ans en tant qu’association pour la promotion du vélo à Marseille aux côtés de Vélo Sapiens, du Rassemblement d’associations pour les modes de déplacements alternatifs dans la métropole (RAMDAM) et la Fédération nationale des Usagers de la Bicyclette (FUB), souhaite attirer l’attention sur six points prioritaires, en rappelant que le développement du vélo n'est possible qu’en accompagnant la réduction de l’usage de la voiture individuelle en ville.
  1. Assurer la réalisation d’un  Plan Vélo ambitieux pour la métropole qui ne revoit pas à la baisse les objectifs nationaux
  2. Accompagner le développement d’une culture vélo qui passe par une sensibilisation de tou·te·s au partage de l’espace public
  3. Développer des infrastructures en favorisant systématiquement les moyens de transport les plus vertueux
  4. Mener une réflexion cohérente sur les mobilités à l’échelle de la ville dans le respect de la justice sociale
  5. Réduire activement la place de la voiture individuelle sur l'ensemble de la ville et pas uniquement dans le centre-ville
  6. Instaurer une réelle concertation et participation des citoyen·ne·s pour prendre en compte leurs expériences d’usager·ère·s

Encore raté #décénnal

cours lieutaud2020
Le clou du spectacle
 
La série « encore raté #XXX » a connu de nombreux épisodes. Pour refermer la décennie passée, nous vous révélons LE raté qui fera date dans les annales marseillaises, celui dont on dira pendant très, très longtemps : «  mais comment on a pu laisser faire cela ? » Et bien justement on vous explique comment !

Comment, en effet, le cours Lieutaud, une voie de 20 mètres de large (à l’endroit le plus étroit), traversant le cœur de la deuxième ville de France peut-elle être aussi mal ré-aménagée pour les modes actifs (piéton et vélo) en 2020 ? En tout cas sur une moitié bien précise.

Comment peut-on se retrouver avec une piste cyclable qui passe entre la publicité et une terrasse ne laissant aucune place aux piétons et apportant donc autant d’inconfort pour ces derniers que pour les cyclistes ?

Comment le Collectif Vélos en Ville a-t-il pu laisser faire cela ?

Et bien, à vrai dire, il ne l’a pas laissé faire mais il est parfois bien impuissant face aux inerties combinées de l’aménageur et des élu.e.s. Sans compter sur les forces opérant dans l’ombre, en dehors de toutes réunions.

Il est peut-être temps à l’aube de cette nouvelle décennie, d’indiquer au lecteur que son association participe régulièrement à de nombreuses réunions avec, entre autres les aménageurs (métropole, Soleam, Euromed,etc.) et les élu.e.s. Nous le disons rarement, mais c’est une réalité. Mais une réalité qui a connu bien des vicissitudes au cours des mandats.

Ces réunions allaient bon train à la fin des années 2000 grâce au dynamisme et à la ténacité de votre association qui avait alors réussi un tour de force : rencontrer (enfin) les services de la métropole. Elle avait été aidée alors par le vice-président alors en place à la métropole : Pierre Sémériva. Puis ces réunions allaient évoluer avec la tenue régulière de comités de pilotage du Schéma Directeur des Modes Doux de juillet 2010 à décembre 2013. Puis, vint 2014 et ses élections qui jetteront un grand froid sur les relations et l’arrêt total du Schéma Directeur des Modes Doux, même si le vice-président Robert Assante tentera d’arrondir les angles. Il faudra attendre que la nouvelle métropole AMPM prennent ses marques, soit 1,5 an après sa constitution, avec un nouveau vice-président très occupé, Jean-Pierre Serrus et surtout avec l’arrivée de sa nouvelle présidente, Martine Vassal, qui permettra la reprise de réunions régulières avec différents services de la métropole qui déboucheront, entre autre, sur la réalisation de la piste cyclable de la Corniche.

En revanche, pour certains aménagements ou plutôt avec certains aménageurs (de la métropole ou d’ailleurs), ce n’est pas toujours l’idylle et il faut savoir parfois forcer la main pour être entendu. Et parfois, c'est tout le temps.

lieutaud 2014 Genèse du Cours Lieutaud

2014, nous et d’autres faisions le constat que les usages de cette rue sont dépassés.
2015, le projet de rénovation est adopté.
Juillet 2016 l’appel d’offre est publié.
Septembre 2016  l’AGAM sort un document de préfiguration intitulé « Enjeux et orientations pour une requalification de l’axe » de très bonne facture.
6 février 2017, le collectif envoie un courrier à la métropole pour leur signaler qu’il est nécessaire de conserver l’aménagement cyclable sur la totalité de la longueur de la voirie, c’est-à-dire avec le Cours Garibaldi.
26 septembre 2017 : TANGRAM remporte le concours.
2018 : Le Collectif Vélos en Ville demande à pouvoir consulter les plans de rénovation.

Cela sent l’embrouille

23 avril 2018 le collectif envoie une lettre officielle à la présidente de la métropole pour obtenir les plans d’aménagement du Cours Lieutaud. Des plans qui mettront bien longtemps à nous parvenir, tant l’envie de nous les partager est grande…
Octobre 2018, l’association obtient les plans mais quelque chose semble clocher…

amenagement lieutaud 2020
On y observe un changement de profil de la piste cyclable : de la Canebière à la rue des Bergers (Bd Salavator)  est aménagée une piste cyclable bilatérale (c’est-à-dire de chaque côté de la rue) selon les standards en centre ville urbain, puis de la rue des bergers au boulevard Baille, on trouve une piste cyclable bidirectionnelle que l’on réserve plutôt habituellement pour les périphéries. Mais pourquoi donc un tel choix ? Pourquoi au droit de la rue des bergers r les cyclistes en direction du boulevard Baille doivent-ils changer de côté pour pouvoir continuer leur itinéraire, au lieu d’aller tout droit ? Connaissant bien le lieu, les bénévoles en charge commencent à avoir des soupçons. Puis une ou deux réunions se passent sans que nous puissions avoir de réponse claire à cette question.
18 décembre 2018 donc, l’association envoie une nouvelle lettre au directeur général de la métropole, afin de connaître les raisons de ces choix d’aménagements pénalisants pour les cyclistes.

Circuler, il y a rien à voir

24 janvier 2019, le collectif reçoit une réponse incroyablement rapide. En une phrase il est dit : « la présence de réseaux structurants contraignants (avec le « s » dans le courrier) la position des alignements arbres a conduit à... »
Puis durant toute l’année 2019, l’association n’aura de cesse de comprendre ce qu’est ce « réseau structurant ». On attend encore.  En revanche, lors d’une réunion, sur un autre sujet, avec la métropole et le bureau TANGRAM, l’association a demandé des explications et on nous a indiqué qu’il n’y avait tout simplement pas la place grâce à des diapositives Power Point. À ce moment-là il n’y a plus de réseaux structurants.
 
Lieutaud voiture 1
 
Mais à bien y regarder, les yeux de lynx de l’association se sont bien rendu compte que la place ne manquait pas sur l'une de ces 80 diapos passées à la vitesse de l'éclair, mais que celle-ci était en revanche occupée par… des occupations temporaires de l’espace public, obtenues grâce à des Autorisations du même nom (AOT). Mais si ces autorisations sont temporaires, n’est-ce pas l’occasion de les remettre en question lors de travaux de rénovation visant justement à apaiser la circulation ? La circulation efficace des modes actifs, les plus vertueux de tous, ne devrait-elle pas être la priorité numéro une, avant celle des voitures et d’autorisation d’occupation de l’espace public, quelle qu'en soit la raison ?
 
Cours Lieutaud, Marseille, 2020, pistes cyclable, moto, vélo, Harley Davidson

harley davidson
Chères et chers cyclistes, si demain vous devez, monter sur un trottoir qui n'aura pas la largeur réglementaire, dans un virage, vous arrêter aux feux tricolores piéton, puis tourner à gauche et aller de l’autre côté du cours Lieutaud, au lieu d’aller tout droit,  comme les voitures et les motos, vous serrez heureux d’apprendre que c’est à cause d’une occupation temporaire de l’espace public pour des expositions permanentes de voitures, scotters et autres Harley Davidson (entre autre) sur les trottoirs !
 
pompe essence marseille
A moins que ce ne soit pour préserver ce monument historique d’un siècle révolu : la pompe à essence marseillaise, qui trouvera bientôt sa place dans les meilleurs guides touristiques tant son charme suranné, n'a d'égal que que l'incongruité de son emplacement.Sans doute un bail emphytéotique, dont seul Marseille a le secret...

Et à la fois, quand on voit les images de TANGRAM, on ne peut pas dire qu’ils faisaient de la pubilicté mensongère : motos japonaises à droite et Harley Davidson à gauche avaient bien droit de cité sur les trottoirs.


Et ailleurs, ils font peut être mieux alors ?


Nous les entendons déjà, ces remarques, qui ne s’exprimeront sans doute pas sur les réseaux sociaux ou dans les réunions bipartites, pour ne pas alimenter la polémique : "Et ailleurs, ils font peut être mieux alors? Si ils croient que c’est facile d’aménager une rue !"

Nous sommes bien conscient qu’aménager une rue n’a rien de facile, et certains de nos bénévoles ont d’ailleurs suffisamment de compétences pour discuter d’égal à égal sur ces sujets avec les aménageurs. Mais la principale difficulté n’est pas technique, sinon ce genre d’aménagement aberrant ne se trouverait pas qu’à Marseille, mais également dans d'autres villes. Sauf que nous, on a le clientélisme...
 
rivoli paris

Pourquoi, par exemple, la rue de Rivoli récemment aménagée à Paris et qui n’est pourtant pas plus large que le cours Lieutaud et pas moins convoitée par les voitures, arrive quant a elle à obtenir un bon niveau de cyclabilité sans impacter les piétons ? La rue de Turbigo aménagée encore plus récemment (photo ci-contre), n’est pourtant pas aussi large que le Cours Lieutaud, mais ne rogne pas l’espce des piétons ? Ou encore la rue Lafayette aménagée déjà il y a fort longtemps et ayant gardé, elle, une voie de circulation réservée pour les bus à la place de notre alignement d’arbres, et arrive tout de même à conserver des aménagements cyclables. A paris mais aussi à Nantes, Bordeaux, Strasbourg, Grenoble, partout.
turbigo paris
Mais effectivement sur ces photos on ne voit pas l’ombre d’une Harley Davidson…

A vois de vous faire votre avis...
 
 
 
Bonus photos du 8 janvier 2020 :
 
L'exposition continue :
 
Voiture, lieutaud, Marseille, pistes cyclables, aménagement, voirie
 
Sponsor de l'exposition :
 
IMG 20200108 150733 HDR
 
Essaim de scotters :
 
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Un monsieur peut cacher une voiture...
 
Cours Lieutaud, marseille, pistes cyclables, scooters,
 
Euh, c'était pas possible de décaler un peu les armoires grises sur la gauche ? Je sais bien que les scooters vont s'y garrer mais bon...
 
Cours Lieutaud, Marseille piste cyclable, 2020
 
On a retrouvé l'ancêtre de R2D2 :
 
Cours Lieutaud, Marseille piste cyclable, 2020 pompe à essence
 
 
Et non, les ambulances privées ne sont toujours pas des véhicules prioritaires : donc on respecte le code de la route.
Cours Lieutaud, Marseille piste cyclable, 2020, ambulance
 

Que faut-il penser du Plan de Déplacement Urbain Métropolitain (PDUM) ?

Que faut-il penser du Plan de Déplacement Urbain Métropolitain (PDUM) qui sera arrêté le 19 décembre 2019 ?


PDU2021L’objectif du PDU pour le vélo
Les objectifs du PDU pour le développement de la pratique du vélo sont fixés en terme de part modale vélo (part des déplacements s’effectuant à vélo par rapport à tous les déplacements) à atteindre. Cet objectif de part modale est fixé pour deux échéances - 2024 et en 2030 - pour Marseille et les autres grandes villes d’une part et pour l’ensemble de la métropole d’autre part. En effet, dans les grandes villes en France et ailleurs la part modale vélo est toujours plus forte qu’en milieu rural.

Mais quel est donc actuellement la part modale vélo à Marseille et dans la métropole ?
Selon la dernière enquête ménage déplacement de 2009 la part modale vélo aurait été de 1 % cette année là (Plan de déplacement 2013, page 36).
Dans le projet de PDU actuel, page 50 et 69, la part modale vélo (et EDP) aurait été en 2017 de 1 %. C'est à dire qu'entre 2009 et 2017, il n'y aurait eu aucune évolution de la part modale des vélos ! Pourtant le Collectif Vélos en Ville a enregistré une augmentation de plus 100% en moyenne entre 2007 et 2017, tel qu'il est souligné dans le présent projet de PDU à la page 50.
Le plan vélo quant à lui, que vous pouvez retrouver sur le web sous deux formes (plaquette et site web), indique 1,2 % en 2019 pour la ville de Marseille.
Quoi de plus pratique, que de baisser les chiffres de départ pour gonfler les chiffres à l’arrivée ?

Et quel sont donc les nouveaux objectifs alors ?
Et bien, là  non plus ce n’est pas très clair.
Tout d’abord page 69 du PDU l’objectif numéro14 vise 5 % de déplacements à vélo et autres EDPs (Engins de Déplacements Personnels : trottinette, overboard). Même si ces EDPs sont aujourd’hui assez marginaux, il est difficile de comprendre pourquoi  la métropole fait un amalgame entre mode actif comme le vélo et des EDPs en très grande partie à propulsion électrique. Sans doute, pour gonfler à l’avenir cette part modale vélo à moindre coûts.
Ensuite, page 77 et 80 du même document il nous est présenté un objectif de 5 % de part modale mais cette fois-ci strictement pour le vélo. Cet objectif du PDU d’une part modale vélo à 5 %, à l’échéance de 2030 pour l’ensemble de la métropole est d’autant plus étonnant que le plan vélo indique en légende de la carte des lignes vélos sécurisées : l’objectif de la Métropole est d’atteindre, en 2024, 5 % de part modale à Marseille, contre seulement 1,2 %, en 2019.  Si la part modale visée pour la métropole est de 5 % elle sera forcément bien plus grand pour la Ville de Marseille (ou l’inverse).
Par ailleurs, ces chiffres sont en complet décalage par rapport au Plan vélo national annoncé le 14 septembre 2018 par le gouvernement qui vise 9 % (vs 5%) de part modale du vélo à l’échéance 2024 (vs 2030) au niveau de l’ensemble du territoire français.
Le plan vélo, sur sa plaquette, veut quant à lui doubler la part modale d’ici 2024, c’est à dire pour Marseille, passer à 3 % puisque en 2017 la part modale vélo à Marseille était de 1,5 % selon l’INSEE.
Voilà que l’on a  bien brouillé les pistes quant aux objectifs.
Pour rappel, Le précédent PDU quant à lui, avait acté de passer de 1 % à 3 % pour 2020 (page 36).
En séance de comité de pilotage élargi du 4 décembre 2019, suite à ces remarques, il nous a été répondu que l’objectif pour Marseille était de 15 % en 2030.
A la lumière de notre expérience sur les évolutions de la pratique du vélo, nous suggérons à la métropole de proposer des objectifs de part modale à l’échelle des centres urbains ou des grandes villes afin de pouvoir faire une évaluation correcte des politiques de mobilité menées à l’avenir.

Ces objectifs sont-ils à la hauteur ?
Selon l’INSEE, la part modale vélo en 2015 était de :
Strasbourg : 16 % (37 % pour 2030)
Grenoble : 15,2 %
Bordeaux : 11,8 %
Toulouse : 7 %
Lyon : 5,9 %
Paris : 4,2 % la vélo étant fortement concurrencé par une offre de transport en commun hors du commun.
Marseille : 1,5 %

Autrement dit Marseille, se fixe comme objectif d’atteindre la part modale actuelle de Strasbourg dans 11 ans ? Autrement dit, l’écart actuel de 14,5 points sera dans 11 ans de 22 points ! Nous ne pensions pas qu’il serait possible qu’un jour notre métropole soit plus en retard encore que ce qu’elle n’est aujourd’hui par rapport aux autres villes de France.

Quels moyens pour atteindre ces objectifs ?
Le projet de PDU fait état de :
700km de linéaires cyclables déjà réalisés dans la métropole (page 50) dont :
    • 370km d’aménagement urbain (agglomération)
    • 317km d’aménagement interurbain départementaux
    • 37km de voies vertes
Page 80, du projet de PDU, il est prévu la réalisation de 700 km de réseau principale dont :
    • 500 km d’axes structurants (dont 65 km déjà réalisés)
    • 200km d’itinéraires cyclables à vocation de loisirs
Fruit d’un parfait hasard, le réseau existant (principal et secondaire) a exactement la même longueur que le futur réseau principal. Soit.
A ces 700 km de réseau principal à venir, viennent se rajouter un réseau secondaire d’une taille qui n’est nullement défini dans le projet de PDU. Pire encore, les objectifs de ce réseau secondaire seront déterminés dans des plan locaux de mobilité. Autrement dit, par la mairie centrale de Marseille et les mairies d’arrondissements. Nous voilà rassuré...

Ces moyens sont ils à la hauteur des objectifs ?
Pour atteindre cette ridicule part modale vélo de 5 % en 2030, le PDU n’est pas capable de se fixer des objectifs de réalisation qui permettront de l’atteindre.
Le projet de PDU, s’appuie sur une intéressante double évaluation des moyens nécessaires pour atteindre les objectifs de part modale. Une de ces évaluations (page 50 et 51) se repose sur le lien direct qu’il existe entre le linéaire de voies cyclables (ou apaisées) par habitant et la part modale vélo. Si l’on en croit le graphique il serait ainsi nécessaire de créer 0,18 mètre de linéaire cyclable par habitant pour atteindre une part modale de 2 % et 0,55 mètre par habitant pour atteindre une part modale de 5 %.
Appliqué à la  Métropole, si l’on appliquait tout simplement ce graphique, il serait ainsi nécessaire de réaliser 0,55 (m/habts) * 1 895 600 (habts) soit  plus de 1000 km d’itinéraires vélo d’ici 2030, soit 100km / an à fabriquer.
Il est à ce moment-là intéressant de remarquer page 170, qu’il est dit que le plan vélo national (9 % de part modale) appliqué à notre métropole nécessiterait de fabriquer 1400 km d’itinéraire vélo et que le PDU (n’)a retenu (que) 5 %.
Cependant le calcul nécessaire pour atteindre une part modale de 5 % est bien plus compliqué que ce petit calcul et mériterait d’être très franchement explicité dans le présent document : il faudrait en effet 1400 km de zones apaisées auxquelles viendraient se greffer 2000 km d’aménagements cyclables séparatifs.
Quant au schéma directeur des modes doux il sera tout simplement repoussé à 2025 (action EP01 page 82).

Quels objectifs ailleurs ?
Pour exemple, le plan vélo de Toulouse prévoit 370km de réseau express vélo pour 2030 contre  130km de lignes vélo sécurisées à Marseille à la même date… Marseille serait-elle beaucoup plus petite que son homologue Toulouse ? On vous laisse comparer.

Aix-marseille-Provence Métropole : Population : 1 895 600. Superficie : 3 173 km²
Toulouse Métropole : Population : 762 956. Superficie : 465,96 km2

Marseille : Population : 862 211. Superficie : 240,62 km²
Toulouse : Population : 475 438. Superficie : 118,30 km2

Et quid du réseau secondaire ?
Réseau secondaire qui pourrait sans doute se résumer à la définition et aux objectifs des zones 30.
Il est indiqué plusieurs fois dans le projet de PDU (comme dans le précédent) que « la Zone 30 devient la référence métropolitaine en matière d’aménagement des voies locales des centres-villes », page 20, ou encore page 144 que « la Zone 30 est la référence de l’aménagement pour les voies locales des centres-villes et des quartiers désignés dans les cartes de bassin de proximité ». « Elle sera le plus possible utilisée dans les quartiers résidentiels. La vitesse de référence des autres voiries locales sera de 30 km/h. Au cas par cas, l’aménagement peut prendre la forme d’une zone de rencontre ou piétonne ».
Page 146, l’action numérotée « EP03 » (accompagner la requalification et l’apaisement de l’espace public)  confesse que la programmation des zones 30 , de rencontres ou piétonnes « est difficile d’estimer a priori ».
Cette généralisation de la zone 30 est donc indiquée comme un principe dans chacun des bassins : Aix-en-Provence page 200, Gardanne, Bouc-Bel-Air, etc. page 210, Pertuis, Jouques, etc. page 214, Aubagne, La Penne-sur-Huveaune page 222, la Ciotat, Cassis etc, page 224, Marignane, Vitrolles, etc. page 236, en revanche pour Marseille, elle se définie par deux zones, 1 et 2.
On trouve, page 152,  la définition de la zone 1, dite zone protégée recouvrant l’hypercentre ville et les noyaux villageois, aménagée en zone 30, ou de rencontres, et la zone 2, dite zone apaisée, aménagée en zone 30, saufs exceptions dans un espace défini par une carte, page 185, comme le grand centre ville.
Nous tenons à rappeler qu’aujourd’hui les métropoles généralisent à l’ensemble de leur territoire le 30 km/h comme à Grenoble depuis 2015 et Lille depuis 2019. De  plus, l’espace défini dans le projet de PDU comme zone protégée devrait aujourd’hui être aménagé en zone piétonne à l’instar de ce qu’il se fait dans d’autres villes, tandis que la zone apaisée devrait être aménagée en zone de rencontre.

Quelles échéances ?
Contrairement au plan de déplacement urbain précédent (page 210, 215, 219, 223 et 227), il n’y a pas, dans le projet actuel, d’échéancier détaillé des réalisations. Cela nous semble problématique en vue de la tenue des objectifs annoncés : en effet, malgré un échéancier détaillé, le  précédent PDU n’a pas suivi les objectifs initiaux. Grâce à cet échéancier, on pouvait ainsi se rendre compte qu’entre 2013 et 2020, 185 millions d’euros auraient du être dépensés pour le vélo. Même  avec les aménagements cyclables les plus chers de France, nous n’avons pas observé la création de 185 km d’aménagements pendant ce laps de temps. Ceci nous fait craindre pour l’avenir que cette absence d’échéancier ne contribue pas à la concrétisation des nouvelles annonces.  Nous attirons donc l’attention sur le fait que des échéanciers doivent être impérativement détaillés pour chacune des actions vélo.

Le stationnement vélo
Avec 50 000 arceaux planifiés à l’horizon 2030, les objectifs semblent corrects mais ils nécessitent donc d’installer 5 000 arceaux vélo par an dans l’ensemble de la métropole, là où en 2019 on met plus d’un an à en installer 30 (demandes actuelles du Collectif Vélos en Ville) arceaux pour la ville de Marseille (la moitié de la métropole).
Nous en profitons également pour rappeler que, pour le moment, l’action V06 page 83 n’est pas plus ambitieuse pour le moment que la réglementation nationale sur les exigences du stationnement dans les bâtiments, ou de plans de mobilité et pourrait donc porter un message plus fort au soutien du développement de la pratique du vélo. Sinon à quoi bon la rajouter dans un PDU, si ce n’est pour  gonfler son catalogue d’actions.

Le stationnement automobile
Les clés du succès d’un plan de déplacement urbain repose sur les alternatives de déplacement offertes aux usagers mais surtout sur les contraintes que l’on fait reposer sur les modes de transports dont on souhaite diminuer l’utilisation. Pour citer le précédent PDU : « la politique de stationnement public constitue un levier particulièrement puissant d’organisation de la politique générale de déplacement ». Le présent projet de PDU, ne laisse pas augurer des grandes ambitions de ce côté-là. Un objectif de principe mais aucun objectif chiffré de réduction du stationnement voiture alors que le précédent PDU fixait comme objectif 18 % de réduction de stationnement voiture, pour le  seul centre-ville.
Plus inquiétant encore, la mise en œuvre de la réduction de stationnement automobile en ouvrage et sur voirie, et l’extension du stationnement payant, seront définis dans le cadre d’un schéma métropolitain  du stationnement (action EP12, page 149). Comment mieux vider un PDU de sa substance que de déléguer ses objectifs à d’autres documents ou instances qui ne verront jamais le jour ?
A quoi bon alors indiquer, page 152 que la zone 1, dite zone protégée recouvrant l’hypercentre ville et les noyaux villageois, sera payante et la zone 2, dite zone apaisée, sera réglementée ?
Encore une fois, nous craignons que les bons vieux réflexes de notre territoire ne reprennent le dessus : les élus locaux (et particulièrement de secteur) restent tout puissants pour assurer leur clientélisme.
Nous tenons à attirer l’attention que le fait la ville de Paris a réussi à réduire la place de la voiture,  grâce à une politique de stationnement payant étendue à l’intégralité de son territoire. Vous pouvez à ce titre consulter notre infographie sur cet article.
Le stationnement à cheval sur la chaussée particulièrement répandu à Marseille comme l’indique notre article de la rue Curie doit impérativement et rapidement cesser car il est tout simplement illégal.
Les villes et particulièrement la ville de Marseille doit apprendre à être un partenaire de la métropole dans le respect du stationnement et être un vrai acteur de la lutte contre le stationnement illicite.
Vu le enjeux qu’il représente, il est ainsi impératif que la métropole mette en place un observatoire de stationnement automobile, qui englobera le stationnement payant, le stationnement gratuit et le stationnement illicite.

Stationnement des deux roues motorisés
L’action « EP21 », page 151 met particulièrement bien en lumière les enjeux de la régulation du stationnement des deux roues motorisées. En revanche, elle ne fixe absolument aucun objectif chiffré de réduction mais seulement un principe de relocalisation de l’offre existante illicite sur trottoir vers la voirie.
Pendant ce temps, dans d’autres ville, les évolutions en cours touchent actuellement le stationnement payant pour les deux-roues motorisés tant en France (Ile-de-France) que dans d’autres pays dans le monde. Nous souhaitons qu’une véritable réflexion soit menée sur le stationnement payant des deux roues motorisées afin que soit remis en cause le principe d’une gratuité non-justifiée qui encourage les automobilistes à devenir des motards qui polluent tout autant.

Budget
En ce qui concerne le réseau principal vélo, nous attirons l’attention de toutes et de tous, sur le fait que des échéanciers devraient être détaillés pour chacune des actions vélo afin d’en assurer un suivi efficace.
Nous soulignons l’importance de doter les plans locaux de mobilité d’une enveloppe budgétaire vélo strictement conditionnée aux réalisations pour éviter certains contournements déjà observés. Cela signifie que cette enveloppe budgétaire ne devrait être débloquée que si, et uniquement si, elle est affectée à la réalisation d’aménagements cyclables et non pas, comme cela s’observe souvent, pour toutes les  opérations de voirie. Ceci permettra de sanctuariser les investissements vélo et ne pas voir se volatiliser les 182 millions d’euros de la période 2013 -2020 du précédent PDU.

Nous citons page 300 : «  Avec ses ressources actuelles et le niveau d’endettement qu’il porte, le budget annexe des transports de la Métropole est capable de porter un montant annuel d’investissements compris entre 100 et 150 M€, subventions incluses . Il faut donc mobiliser des ressources supplémentaires à hauteur d’environ 200 M€ par an en moyenne… » ...Le programme d’investissements du PDU repose aussi sur le budget principal de la Métropole, composé pour l’essentiel des états budgétaires  spéciaux des territoires. Les investissements portés par ce budget sont : d’une part, les investissements en matière de voirie, pour la partie qui relève de la Métropole (à ce jour, principalement sur le Conseil de Territoire de Marseille Provence…).
L’agenda métropolitain  prévoyait 350 millions d’euros sur la période 2017 – 2025 hors le plan vélo annonce lui 100 millions sur 2019 – 2024 (sachant que quasiment rien n’a été fait en 2017 et 2018).
Nous craignons donc que, comme par le passé, le budget vélo ne soit le premier impacté si les financements n’étaient pas au rendez-vous (alors qu’il devrait être le dernier car le plus efficient).

Bruit
Sur ce sujet,nous inciterons, le lecteur à prendre connaissance de l'étude de Bruitparif à partir du lien suivant : Impacts sanitaires du bruit des transports dans la zone dense de la région Île-de-France pour mesurer de l’ampleur du problème.
Il est ainsi regrettable que l’action « R05 » page 112 ne fixe aucun objectif, alors que les nuisances sonores sont aujourd’hui une des principales préoccupations des habitants et des scientifiques.

Poids lourds
Vu la dangerosité pour toutes et pour tous les usagers de la route et les désagréments occasionnés, nous souhaitons l’interdiction de circulation des poids lourds dans le grand centre ville et les noyaux villageois.

Évaluation et Suivi
Et pour finir, le plus important des aspects du PDU, son suivi, ne représente seulement que trois pages dans le document qui nous est présenté ici. Cela pourrait être suffisant, si par le passé les précédents PDU avait été effectivement suivi de réalisations. Pourtant bien que le précédent PDU eut fixé un échéancier des aménagements cyclables très peu se sont finalement réalisés (sur les 185 millions d’euros). Dans le présent PDU aucun échéancier de réalisation d‘aménagement cyclable n’est proposé, ce qui laisse raisonnablement penser que rien ne sera fait
Même si l’observatoire partenarial de la mobilité (action M12, page 168) et l’enquête MC2 (action M14, page 168) sont de louables intentions, encore faut-il jalonner  les objectifs à atteindre.
D’autant que la part du principe que le plan vélo national ne sera pas respecté ou encore que (page 285) "l’objectif du SRADDET ne baisse de 35 % des émissions de gaz à effet de serre, plutôt que l’objectif PDU / PCAEM de -26 %, semble impossible dans le cadre du PDU".

Conclusions
En conclusion, nous ne pouvons que féliciter la Métropole de considérer le vélo, à juste titre, comme un des leviers cruciaux de la transformation nécessaire des mobilités.
En revanche, les objectifs et les moyens du PDU sont soit largement sous-évalués techniquement et financièrement soit politiquement vidés de leur sens en les déléguant à des instances bien plus floues (stationnement voiture, réseau secondaire vélo, etc.) : un PDU creux, en somme !
Nous aurions aimé apporté un message plus positif sur ce PDU, notamment suite aux récentes réalisations passées ou en cours (Corniche Kennedy, Lieutaud, Sakakini, Canebière) et au plan vélo  mais l’horizon 2030 nous semble aussi obscur que lors de la réalisation du précédent PDU.

Encore raté #257

Place Jean Jaurès, La plaine, Marseille, Loi LAURE, vélo, bicyclette, voituresUn nouveau raté ce mois-ci, et pas n’importe lequel, car nous osons vous parler du réaménagement de la place Jean Jaurès, autrement plus connue sous le nom de « La Plaine ».

Il s’est passé beaucoup de choses depuis les premières annonces du réaménagement de cette place en 2015. Beaucoup de hauts et beaucoup de bas, pour être tout à fait franc. Nous avons volontairement été très discret quant aux annonces faites, et par rapport à tout ce que vous avez pu lire, mais nous n’avons pas été pour autant inactifs.

Nous vous passerons les détails de nos différentes interventions auprès de la SOLEAM, néanmoins nous pouvons vous dire que si tout n’était pas forcément bien parti pour le vélo au départ, nous avions été agréablement surpris, en 2016, par des plans de réaménagement où figuraient bel et bien des aménagements cyclables sur la place. Et pour être tout a fait précis ces aménagements cyclables étaient situés soit sur la voie de circulation transversale, soit contre celle-ci et s’étalaient sur toute sa longueur.

Nous avions ensuite appris que ces aménagements ne seraient finalement peut être pas réalisés, ce qui nous avait alors pousser à mener davantage l’enquête au début de l’année 2018. Malheureusement, toutes nos tentatives sont restées infructueuses.

Aujourd’hui, nous vous invitons à vous faire votre propre opinion de l’aménagement de cette rue, sur place ou grâce à la photo ci-contre,  en gardant à l’esprit :

* l’article L228-2 du code de l’environnement qui stipule que « A l'occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines(1), à l'exception des autoroutes et voies rapides, doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d'aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants, en fonction des besoins et contraintes de la circulation. »

* Que le stationnement des voitures n’est en rien une obligation légale.
 
Notes:
(1) La jurisprudence que nous vous invitons à consulter en suivant le lien stipule que les aménagements cyclables doivent être fait sur la voie et non pas à 50 ou 500 mètres.

Incroyable !

Rue de Bruys, Marseille, double-sens cyclable, vélo, bicycletteOu plutôt incuriable ! Mais d’où provient donc ce mauvais jeu de mots entre incurie et incroyable ?
Pour le comprendre, il faut se repencher sur ce qui aura été un des moments de frustration les plus intense de l’année 2018, il y a tout juste un an : La rue curie, rebaptisée rue incurie. Serait-ce le début d’un dénouement ?


Rue Curie Marseille, loi laure, vélo, cyclisteDébut septembre 2018, la rue Curie est mise en travaux pour réfection de la chaussée et des trottoirs. Deux textes de lois s’imposent alors à ces travaux : la loi LAURE (ou article L228.2 du code de l’environnement) et l’article 1 du décret n° 2006-1658 relatif à l'accessibilité de l’espace public. A eux deux, ces textes stipulent que 1. des aménagements cyclables doivent être réalisés et que 2. un cheminement piéton doit exister sur le trottoir (car oui il fallait un texte pour le préciser, surtout à Marseille). Vous pouvez lire toute cette histoire sur l’article dédié.

Malgré nos nombreux courriers aux services de la métropole et de la mairie de secteur, les réponses que nous avons obtenues se résument à peu de choses à : « on s’en cague, en vrai ! », pour  reprendre une dialectique qui parlera à tout le monde dans le coin. Pas vraiment une réponse, à la hauteur de la deuxième ville de France qui a un retard abyssal en matière de modes actifs (et pas que).

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Au même moment, comble de la frustration des bénévoles de l’association, la rue de Bruys non loin de là, se fait également refaire la chaussée et les trottoirs selon les mêmes modalités : voitures à droite, voitures à gauche et voitures au milieu : si on pouvait faire un étage de bagnoles en plus, on le ferait ! Et oui, il faut croire qu’à Marseille ce sont les bagnoles qui mettent les bulletins dans les urnes…


Et puis... et puis arriva un beau jour de fin septembre et les bagnoles tombèrent comme les feuilles des arbres à l’automne. On se sent l’âme d’un poète quand on voit de si belles choses se réaliser...

Rue de Bruys, Marseille, double-sens cyclable, vélo, bicycletteMais que se passe-t-il donc au juste ? Soudainement, sans qu’aucune divinité n’eut à intervenir, des panneaux de double-sens cyclables sont installés dans la rue de Bruys. Oh My God ! Puis la semaine suivante, le délire continue : ce sont au tour des logos vélo de venir prendre la place des voitures garées sur le trottoir (certes interdit mais quand même considéré comme légal à Marseille). Comble de cette orgie cycliste, la semaine suivante des potelets sont posés en lieu et place des voitures : WTF !.
Oui vous avez bien lu, et si vous ne nous croyez pas, nous vous invitons à aller visiter ce lieu ô combien désormais symbolique.

Rue de Bruys, Marseille, double-sens cyclable, vélo, bicycletteC’est tout de même un fait historique : la première fois à Marseille depuis l’invention de la voiture, que cette dernière cède de la place au vélo sans qu’il y ait besoin de faire des travaux à 60 millions d’euros du km (rue de Rome et place Jean Jaurès, on ne vous oublie pas). La rue est rendue partiellement aux piétons et aux vélos (1)  sans que votre association ne dusse faire un procès auprès du tribunal administratif. Qui l’eût cru, il y a un an ?

Depuis lundi donc, vous pouvez rouler dans les deux sens de la rue de Bruys sans vous payer une voiture ou une poubelle de face (2).
 
Et maintenant, à quand la rue Curie (3) ?
 
 
 
Notes :
(1) Partiellement : en effet la rue est encore occupée à 60% par l'automobile, fada !
(2) Merci à tou.te.s les adhérents, bénévoles et cyclistes de nous signaler vos découvertes.
(3) Dans les autres villes de France la quasi totalité des rues sont en double-sens cyclable, là où à Marseille cela reste exceptionnel.
 
 
Edition du 9 octobre 2019 : La dernière photo de cet article montre que la totalité de la rue passe en double-sens cyclable, sauf peut être le tronçon entre la rue Ferrari et la rue Saint-Pierre, qui nécessiterait de refaire le trottoir.
Rue de Bruys, marseille, double-sens cyclable, vélo, bicyclette, voitures

Des itinéraires cyclables pour entrer et sortir de Marseille

SN3V web cvvVous vous souvenez peut être qu’il y a bientôt trois ans nous étions les premiers à tirer l’alarme au sujet du sort de la V65 (et de la Corniche Kennedy) et plus globalement du Schéma des Véloroutes et voies vertes dans notre ville de Marseille.

Le Plan Vélo désormais annoncé par la Métropole Aix-Marseille-Provence intègre une partie de l'itinéraire littoral V65 reliant La Ciotat à Port-St-Louis-du-Rhône. A Marseille, il longe l'Huveaune, la Corniche et le boulevard du Littoral avant de traverser L'Estaque.

C'est pour sensibiliser à l'urgence de cette réalisation que 40 cyclistes de l'Association française des véloroutes et voies vertes parcourent cet itinéraire en septembre de St-Laurent-du-Var aux Saintes-Maries-de-Mer.

A Marseille, c'est au Pharo qu'ils sont accueillis pour une pause rafraîchissante le 12 septembre par les bénévoles du Collectif Vélos en Ville. Soyons nombreux à leur faire une ovation en nous y rejoignant à 10H00.

Lancement du baromètre des villes cyclables 2019

baromètre des villes cyclablesLa FUB (Fédération Française des Usagers de la Bicyclette) lance lundi 9 septembre la deuxième édition du baromètre des villes cyclables.

Deux ans après la précédente édition qui avait recueilli plus de 110 000 contributions (dont 2187 à Marseille), elle renouvelle l’opération : Une enquête en ligne pour que chacun évalue la cyclabilité de sa ville du point de vue des usagers.

Les résultats de l’édition 2017 du Baromètre des villes cyclables sont sans aucune ambiguïté : les villes françaises ont des efforts significatifs à faire pour permettre à leurs habitants de se déplacer à vélo confortablement et en sécurité. Et parmi ces villes, avec une note globale de 1,98, Marseille est la dernière des 99 plus grandes villes de France.

Est ce que du point de vue des cyclistes marseillais, la situation a évoluée entre 2017 et aujourd’hui ? Est ce que Marseille va remonter dans ce classement avec l’apparition emblématique d’une piste cyclable sur la Corniche Kennedy ? La piétonisation en cours de la Canebière va t-elle sortir Marseille des profondeurs du classement ? Les aménagements cyclables en cours de réalisation sur le cours Lieutaud et le Jarret vont-ils effacer ce gros point rouge de la carte de France ? A moins que ce ne soit l’annonce du plan vélo par la métropole.

Les résultats sont attendus pour février 2020, en attendant le Collectif Vélos en Ville encourage tous les cyclistes à participer à l’enquête en-ligne https://www.parlons-velo.fr/ pour leur commune et celles qu’ils fréquentent. Les résultats seront analysés, les points noirs identifiés et remontés aux collectivités locales et comparés aux précédents résultats.

L 'enquête est disponible jusqu’au 30 novembre sur barometre.parlons-velo.fr.
Pour que ce
lle-ci soit un succès et qu'elle soit utile pour faire avancer localement le sujet vélo, il est essentiel que la participation à cette enquête soit massive à Marseille (et ailleurs), afin que nous puissions comparer les villes entre elles avec un nombre de réponses crédibles !

Marseillaise, marseillais,
nous comptons donc sur votre participation !

Vous pouvez retrouver les résultats de la précédente édition à cette adresse.

Non mais t’es sérieux là ?

article goudes DSC08594En 1996, le législateur a instauré une loi, connue sous le nom de loi LAURE, visant à équiper progressivement toutes les voies urbaines d’aménagements cyclables, pour favoriser la pratique de votre mode de transport favori.

La France entière connaît bien Marseille et son association de cyclistes urbains pour, justement, cette loi. Le Collectif Vélos en Ville a, en effet par sept fois, gagner des procès intentés contre la métropole pour non respect de cette loi. Pour celles et ceux qui auraient ratés les sept épisodes, vous pouvez rattraper la série en commençant par là.

Même si la situation semble désormais s’améliorer, notamment avec la création de la piste cyclable de la Corniche Kennedy - que nous vous invitons à inaugurer pour la Fête du Vélo 2019 - tout ne peut pas être désormais excusé. Et c’est le rôle de votre association que de le signaler.

23 ans après le vote de la LAURE, rendant obligatoire la création d’aménagements cyclables, ici à Marseille, on fait le contraire. Et par contraire il ne faut comprendre que l’on ne fait pas les aménagements cyclables pourtant obligatoires. Il faut comprendre que l’on retire des aménagements cyclables existants.

La scène du crime se passe dans les quartiers sud de Marseille… Pour une fois qu’il y a un crime par là, il fallait bien le signaler. Et à la fois, comme c’est un des rares endroits de Marseille où quelques pistes cyclables viennent décorer de leurs vertes couleurs, les autoroutes urbaines de Gaston Defferre, le lieu n’est pas très étonnant.
 

Lire la suite : Non mais t’es sérieux là ?

Encore une victoire de canard !

Les voies de bus et le vélo à Marseille, une vielle histoire avec ses rebondissements. Aujourd’hui, un nouvel épisode en forme de victoire symbolique.

Dix ans de revendications...

En septembre 2017, à l’occasion de la Semaine Européenne de la Mobilité, nous avions sauté sur l’occasion de faire un historique des négociations entre votre association et l’ex-communauté urbaine MPM sur le partage des voies de bus avec les cyclistes. C’est également dans ce même article, que nous faisions un inventaire des rares voies de bus ouvertes aux vélos à Marseille, de la grande majorité de celles qui ne le sont pas, des arguments fallacieux de l’ex-communauté urbaine pour ne pas faire évoluer la question et des situations bien différentes dans les autres villes de France.

Enfin, c’est également dans cet article que nous vous invitions à passer à l’action, contre l’inaction des pouvoirs publics. Et quitte à passer à l’action, nous avions choisi un endroit symbolique, le boulevard Paul Peytral, juste devant la préfecture là où les services de l’état sont censés s’assurer que les collectivités locales ne transgressent pas les lois de l’état.

… et d’actions

Vous pouvez lire dans cet autre article, le déroulé de cette journée d’action « pot de peinture »  et pourquoi cette rue était pour le moins symbolique, puisque en défaut par rapport aux lois de la République : Une voie de bus large et qui n’est pas délimitée par un séparateur physique peut être immédiatement ouverte à la circulation des cycles, mais surtout lorsque cette rue est limitée à 30km/h, elle doit comporter deux sens de circulation pour les cycles, ce qui n’était pas le cas.

Cette action s’est ensuite poursuivi dans les réunions avec la nouvelle métropole d’Aix Marseille Provence à l’occasion de la reprise de dialogue entre cette institution et votre association, une reprise assez peu narrée pour le moment, mais qui a commencé début janvier 2018. Ainsi, en juillet 2018 le dossier des voies de bus est remis sur la table et une lettre (encore une) bien sentie est envoyée en septembre au Président de la métropole, pour être sûr que le message soit bien entendu par tout le monde.

Il faudra encore quelques ajustements et la précipitation de la réfection du revêtement de la voirie puis encore pas mal d’attente pour que enfin, en janvier 2019, la voie de bus du boulevard Paul Peytral soit ouverte à la circulation des cycles, comme en témoigne nos photos.
IMG article 20190117 125912

La cerise sur le gâteau

Alerté de la réfection de la voirie du boulevard Peytral et conscient de la largeur des deux double voies ouest – est, le Collectif Vélos en Ville en avait profité pour demander que soit installé une bande cyclable à défaut d’avoir une piste cyclable dans ce sens de circulation.
C’est tout de même, la loi et le sens de l’article L228-2 du code de l’environnement que votre association connaît tellement bien qu’il a créé une page lui même sur l’encyclopédie du vélo sur ce sujet.
Et le collectif a obtenu sa demande comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous.
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Mais tout n’est pas parfait…
 

Lire la suite : Encore une victoire de canard !

Corniche Kennedy : La fin du tunnel (à bagnoles) ou tout ce que vous voulez savoir #2

Il y a deux mois, le 7 novembre 2018 nous vous faisions découvrir un article de la Provence datant de dix ans et nous profitions de cette occasion pour vous narrer l’historique de cette revendication symbolique de votre association.
Nous vous avions promis des nouvelles le mois suivant, nous avons préféré attendre un mois supplémentaire pour vous apporter LE cadeau de Noël du cycliste marseillais, attendu depuis quinze ans. Après beaucoup, beaucoup d’efforts...

Un plan vélo

Nous vous indiquions à cette occasion que la réalisation de la piste cyclable de la Corniche Kennedy était programmée dans un itinéraire plus grand, que nous nommons à l’association « la piste cyclable du grand littoral » (de l’Estaque aux Goudes), annoncé par Martine Vassal dans un plan pour la qualité de l’air, contenant lui même les prémices d’un plan vélo.

ARRIVEE CORNICHE okCe plan vélo devrait être précisé prochainement et nous vous en tiendrons bien sûr informé. On peut tout de même vous dire, d’ors et déjà, qu’il contiendra des aménagements cyclables dit « express » (il est permis de rêver), la revalorisation des aménagements cyclables existants (il y a du boulot), le traitement des discontinuités (c’est peu dire), de nombreuses et nouvelles rues mis en double-sens cyclable (une centaine), de nombreux cédez-le-passage au feu (environ 300) et enfin de nouveaux services pour les cyclistes avec une nouvelle offre de location à terme et les fameuses aides à l’achat.

Mais tout ceci reste encore de l’ordre des annonces et le Collectif ne croit que ce sur quoi il roule.
En revanche, en ce qui concerne la piste cyclable de la Corniche, même si nous ne sommes pas à la première promesse sur ce balcon de 2 km, la L2 du littoral, nous n’avons jamais été aussi proche de sa réalisation. Les plans que votre association a pu consulter en attestent et le projet a évolué depuis les premières études de faisabilité et les derniers plans que nous avions consultés il y a un an.

Mais qu’en est-il exactement ?

A l’occasion des vœux du maire des 1er et 7e arrondissements, Sabine Bernasconi à qui nous devons la piste cyclable de la rue Thiers, Martine Vassal (Présidente du Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille-Provence)  a annoncé qu’à l’occasion des travaux d’encorbellement et de consolidation de la Corniche, elle avait demandé la réalisation d’une véritable piste cyclable.

Piste corniche montage okC’est en effet, ce qui devrait se passer dans les prochains mois et sans attendre la fin des travaux de rénovation de la corniche. La piste cyclable s’étirerait donc du marégraphe jusqu’au centre municipal de voile. Il ne s’agira pas d’une piste cyclable hautement qualitative dans l’immédiat, mais elle se matérialisera tout de même par un séparateur béton de 37 cm de haut et de moins de 50 cm d’empattement, laissant aux cyclistes une bidirectionnelle d’environ 2,50m sur les 3m de l'actuelle voie de circulation (voiture) côté mer. Le stationnement illicite disparaît donc (encore heureux), la circulation automobile est réduite à une voie dans le sens nord-sud. Les arrêts de bus se situeront sur l'emprise de la piste mais seront surélevés à cet endroit, donc au même niveau que le trottoir sur lequel les cyclistes pourront se déporter à l’arrière de l’abri bus.

Une inauguration en forme de Fête du vélo

corniche coupé okLa livraison de cette révolution devrait se faire avant l’été 2019. Il est ainsi permis de penser que la prochaine édition de la fête du vélo, le dimanche 2 juin 2019 pourrait bien être l’occasion de fêter l’inauguration de cet aménagement, d’autant que les travaux de rénovation seront interrompus à partir du mois de mai. Nous aurions ainsi l’occasion de couper le ruban, 11 ans après notre premier « coupé » à l’occasion de la première fête du vélo sur la Corniche Kennedy (photo ci-contre).

Une avancée en marche arrière

En définitive, quand on prend un peu de recul, on peut se rendre compte que nous nous retrouvons exactement dans la même situation qu’en 2004, quinze après, situation que nous vous narrions au début du premier article… Tout cela 50 ans après l’élargissement de la Corniche pour faire place aux voitures et 150 ans après les tous premiers travaux.

Et la boucle (à vélo) est bouclée. Mais cette fois-ci, qui oserait s’élever devant ce véritable progrès pour notre ville ?
 
Parents fumés en boite

Comparaison du stationnement payant automobile Marseille Paris

On est loin du compte si on veut faire reculer la voiture à Marseille !
Comparaison du stationnement payant automobile Marseille Paris

Enervés, ils frappent un cycliste

interdit de taper#ViolenceCycliste #ToutVaBien #Marseille

Tous les jours, des cyclistes sont victimes des  problèmes d'aménagement urbain à Marseille !

Le 22 juillet 2017, le jour du passage du Tour de France, Cyril Pimentel, salarié du Collectif Vélos en Ville, se rend dans le cadre de son travail à un événement en empruntant la piste cyclable du rond-point du Prado.
Il est témoin de l'installation de la terrasse d'un bar sur la piste cyclable et s'arrête prendre une photo de cette situation problématique pour les cyclistes.
A peine fini, les deux hommes qui installaient la terrasse se jettent sur lui et le frappent. Cyril finira aux urgences.

Contre la violence quotidienne envers les cyclistes,  le Collectif Vélos en Ville se porte partie civile pour l'audience qui aura lieu le :
 
Lundi 3 décembre à 8h30
au tribunal de grande instance
2, Rue Emile Pollak 13006 Marseille

 
Rejoignez-nous en début d'audience soutenir Cyril et les cyclistes marseillai.se.s !  
 
 
 

Corniche Kennedy : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir #1

"Marseille : rendons la Corniche aux piétons ! " La phrase coule de sens et pourtant elle ne date pas d’hier. Elle est même en train de fêter ses dix ans jour pour jour. Voire plus.
Récit d’une revendication historique de l’association : La Corniche Kennedy ! Tout ce que vous avez toujours voulu savoir.

La phrase date en effet du 7 novembre 2008 et ce fût le titre d’un article de la Provence : « Marseille rendons la Corniche aux piétons »

Pour les nouveaux marseillais et marseillaises, La Corniche Kennedy c’est Le Grand Prix de Monaco version Marseille, une autoroute urbaine en bord de mer, là où Nice a, elle, sa promenade des anglais...

1-corniche-ruban-vertEn 2004, à l’occasion des précédents travaux de la Corniche Kennedy, Maurice Talazac, élu de la ville, avait tenté de neutraliser une voie de circulation pour la redonner aux piétons. Il a dû céder face à « la levée de bouclier » essentiellement des automobilistes que l’on privait alors d’une voie sur leur fameux circuit du Grand Prix de Monaco version marseillaise.

Mais les cyclistes déjà à l’œuvre à ce moment là préparaient alors leur revanche, revanche qui sera longue, très longue.

Et c’est ainsi que les premiers jours de juin 2007, d’étranges petits vélos verts (qui avaient déjà commencé à peupler le bitume marseillais) ont commencé à envahir la Corniche Kennedy, comme vous pouvez le lire ici.
Petits vélos verts qui feront leur réapparition à plusieurs reprises ensuite.

2.TranquilleLe 5 mars 2008, le Collectif Vélos en Ville organise à l’Alcazar le lancement de son guide du vélo à Marseille : Tranquille. Le guide tranquille arbore alors fièrement une piste cyclable sur la corniche en couverture ! Un guide qui dix ans après reste toujours autant d’actualité. Disponible dans toutes les bonnes librairies et gratuitement au collectif.

Au même moment, la préparation de la prochaine Fête du vélo Européenne bat son plein et le dimanche 8 juin 2008, c’est la première fête du vélo qui se termine sur la Corniche et qui y reste pour la journée. Ce sera la première d’une longue série. Parmi les participantes, on compte au départ Laure-Agnès Caradec alors élue adjointe à la Ville de Marseille.

3-corniche-fdv2008Emballement de la machine médiatique, le 17 juillet 2008 on peut lire dans le quotidien La Marseillaise  " On voit que la corniche arrive à fonctionner sur trois voies, il serait intéressant de réfléchir à l'avenir de sa  circulation et la possibilité de la création de pistes cyclables " et dans Marseille Plus "Si on profitait de la réduction de voie pour montrer qu'une piste cyclable c'est possible? ". Ce sont les paroles de Patrick Mennucci alors maire du 1er et 7ème arrondissement et vice-président de MPM.
 
 
21 septembre 2009, suite à une action orgnisée par le Collectif le 19 et le 20, Eugène Caselli déclare dans La Marseillaise qu'il "attend une étude de piste cyclable sur la Corniche".
 
infographie corniche 10 octobre 2009
Le 10 octobre 2009 sort un article de La Provence dans le quel on voit le dossier réaliser pa rle Collectif Vélos en Ville et la première infographie de la Corniche Cyclable.

S’en suit un long marathon de la part du Collectif Vélos en Ville avec les différents protagonistes de la Corniche et notamment les élus. Un marathon ou plutôt une course de saut de haies où les obstacles représentent les différentes éditions de la fête du vélo.

Et ô surprise, un an avant les prochaines élections municipales, les esprits se réveillent. Le 26 avril 2013 M. Patrick Mennucci présente un projet de piste cyclable sur la Corniche à L’établissement "Les Dauphins", situé sur la Corniche. Les troupes sont au garde à vous ! Le projet se définit au travers de la suppression d’une voie de circulation côté mer, du marégraphe au Vallon de L'oriol, avec deux voies descendantes dans le sens nord – sud. Mais pourquoi diable, seulement sur la moitié de la longueur de la Corniche ?

4-FlyFdV2010 RMarsactu titre alors : « Corniche, une piste cyclable aux allures d'enjeu électoral ». Et la fameuse punchline du collectif : « Ils pourraient avoir la promenade des Anglais et ils préfèrent l'A55 ! » est lancée. Elle sera ensuite reprise par de nombreuses personnes dont M. Patrick Mennucci.

Emballement de la machine électorale cette fois, le lundi 27 mai 2013, le Collectif Vélos en Ville est invité à rencontrer le président la communauté urbaine de Marseille Provence Métropole, Eugène Caselli, himself. Sont alors abordés plusieurs points dont un projet de piste cyclable du marégraphe au David. L’objectif à ce moment là est de faire voter l'étude technique (étude de faisabilité) de ce projet en septembre ou octobre prochain.

Et le 2 juin 2013, évidemment, c’est la Fête du Vélo aux dimensions XXL. Cette fois-ci, dans la parade, aux côté de Pierre Sémériva, vice-président la communauté urbaine, on y voit le président lui même ! Ce sera le dernier...

table ronde
Tour de chauffe des municipales, le 17 janvier 2014 le Collectif organise une table ronde des candidats aux municipales. Tout le monde, ou presque, du front de gauche à l’UMP en passant par « les Verts » propose le réaménagement de la corniche dans son programme des municipales.


Et puis les élections passent et le silence radio devient de rigueur.

Le 20 septembre 2014, pour la semaine de la mobilité, le collectif tape du point sur la table et demande (entre autre) la publication de l’étude faisabilité de la Corniche qui a été faite.

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Fin 2014, nos demandes restent toujours sans réponses.

En 2016, le projet d’une Via Massilia fait surface pour Marseille Capitale du sport. Un périphérique des mobilités actives est alors envisagé à Marseille. Il inclut la Corniche Kennedy. Quelques mois après, le projet est refermé.

Juin 2016, faute de volonté et de portage politique, le collectif est contraint d’abandonner la corniche pour sa fête du vélo.

Un mois plus tard, en juillet 2016, le journal « La provence » alerte une fois de plus sur la dangerosité du stationnement illégal. Le stationnement sur trottoir est une infraction au code de la route passible d’une amende de 4eme catégorie, d’un montant de 135€. Quelques verbalisations sont effectuées et c’est la bronca de la part des automobilistes ulcérés. L’histoire pourrait s’arrêter là : On ne fera pas de pistes cyclables sur la Corniche car certaines personnes s’y garent en commettant l’une des plus grosses infractions possibles au code de la route. Logique !


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Nouvel épisode en février 2017, le Collectif alerte l’opinion publique sur une situation ubuesque. Alors que la région PACA est prête à financer des aménagements cyclables en ville dans le cadre des véloroutes et voies et vertes, personne ne semble prêt à déposer un dossier pour Marseille et encore moins pour la Corniche.

Le 15 décembre 2017, le média « Made in marseille » annonce une piste cyclable sur la Corniche dans moins de trois ans. Sérieux ?

Le 19 septembre 2018, Renaud Muselier explique au quotidien La Provence que : « à Marseille on avait prévu 700 000 euros pour la piste cyclable de la Corniche et aucun dossier de financement ne nous a été déposé. » C’est pas comme si l’association l’avait dit presque deux ans plus tôt...

Enfin, le 16 octobre 2018, Martine Vassal alors nouvelle présidente de la métropole annonce un plan vélo englobant la réalisation d’un aménagement sur la corniche.

Et aujourd’hui, 10 ans après cet article de La Provence, Le Collectif Vélos en Ville continue plus que jamais son travail en multipliant les réunions pour voir enfin, un jour, le rêve d’une promenade des anglais se réaliser à Marseille.
En attendant on continue de compter les victimes sur cette autoroutes urbaine.

La suite, à ne pas rater, le mois prochain...

Noailles : après le piétinement, l'arrêt définitif ?

noailles académie 3 DSCEn 2014,  bien qu'en retard de 20 ans par rapport à Montpellier, nous vous décrivions un projet ambitieux auquel nous participions : la piétonisation de Noailles. Et en conclusion de cet article nous faisions une mise en garde sur les potentiels retards et rabotages à venir : "En effet, tout ceci constituera in fine, un plan guide de la SOLEAM (le maître d'ouvrage) pour Marseille Provence Métropole, mais la frilosité des élus en général, la peur de la faisabilité technique (pourtant bien plus simple qu’aujourd’hui) font que le projet pourrait se voir amputer d'une partie de ses atouts."
 
 

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Piétonisation du Cours Julien : ça avance !

marquage sol 1L'action militante du 22 septembre 2018 a bel et bien eu lieu. C'est ainsi que ce samedi là, un groupe de bénévoles de l'association s'est dirigé vers le Cours Julien.

Piétoniser le Cours Julien ? Mais c'est pas déjà fait ?

Techniquement, le Cours Julien est effectivement une aire piétonne. Cela veut dire qu'un jour, le maire de Marseille a pris un arrêté déclarant celui-ci comme une aire piétonne. On aurait bien aimé vous dire quand mais, à Marseille on ne peut plus consulter les arrêtés de stationnement et de circulation alors qu'il y a quelques années on pouvait encore. A l'heure de l'opendata, la Ville de Marseille semble  marcher à l'envers alors que la loi 7 octobre 2016 vient d'entrer en vigeur. Mais on vous racontera cela dans une autre histoire.

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Ca y est !

Article parking st charlesCa y est enfin ! La seconde ville de France a son parking vélo !
Non, nous ne vous parlons pas du plus grand parking vélo de la ville, celui de 19 places, obtenu de haute lutte, après trois ans d'attente et installé devant votre association favorite.

Non, nous vous parlons du parking de la Gare SNCF de la seconde ville de France. Il aura fallu attendre des années et des années et deux mandatures au Conseil Régional pour que ce parking arrive enfin en place... Sur le Square Narvik. Il faut dire qu'en général les gares SNCF vont plutôt à reculons dans ce genre d'initiatives qui doivent être impulsées par les EPCI (ici la métropole) et surtout par les mairies des villes...

Au menu donc une belle consigne collective à laquelle vous pouvez accéder grâce à votre carte de transport métropolitain et qui est amenée à grossir encore et encore... Encore faut-il que l'on s'en serve !
 
Pour avoir accés à l'abri vélo, vous devez possséder une carte zou ou une carte au format optima comme la carte transpass de la métropole.
 
Ensuite, cliquez sur ce lien pour vous inscrire. Le numéro de téléphone des renseignements pour les abris vélo : 09 70 820 526

Rue InCurie

Définition (Larousse)
Incurie :  (nom féminin)  Manque d'application ; négligence extrême : Incurie administrative.
N'en avoir cure : Ne pas se soucier, ne pas se préoccuper de quelque chose.

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A l’occasion des travaux qui sont en train d’être effectué rue Curie, le Collectif Vélos en Ville, propose de la rebaptiser rue incurie afin qu’elle reflète mieux son histoire et ne pas faire honte à celle de la seule femme qui a reçu deux prix Nobel.

Le rue InCurie, est en train d’être entièrement rénovée comme vous pouvez le voir sur nos photos. Un tout nouvel enrobé (comprendre goudron ou bitume) vient d’être apposé et les peintures vont démarrer ces jours-ci.

Qu’elle n’ a pas été notre surprise d’apprendre par les ouvriers que rien n’était prévu pour les vélos ni pour les piétons !
 
rue curie, Marseille, piste cyclable, double sens cyclable

Pour les vélos…

Fraîchement refaite de façade à façade, l'aménageur aurait pu en profiter pour élargir les trottoirs vu la largueur conséquente de la rue : quasiment 10 mètres pour faire circuler une voiture de 2 mètre de large.

PIs, à la place l’aménageur a bien fait attention à ne pas toucher aux bordures des trottoirs. Cela est un peu devenu une habitude chez l’aménageur depuis que le Collectif fait des recours au tribunal administratif pour non respect de La LAURE. La LAURE (22 ans déjà quand même) stipule que l’aménageur doit inclure des aménagements cyclables quand il fait ou refait une rue. L’interprétation de notre aménageur de cette loi semble être de dire : « si je ne touche pas aux gabarits des trottoirs alors la loi ne s’applique pas".

Mais c'est sans compter sur la jurisprudence de l’application de la LAURE :

Le considérant numéro 5 du jugement du 18 mars 2013 du tribunal administratif de Marseille : la qualification de rénovation de voies urbaines... s'entend de tous travaux, quelle qu'en soit l'ampleur,… ...dès lors que ces travaux sont de nature à modifier les conditions de circulation sur ces voies, soit par modification de leur profil, soit par réfection du revêtement ou du marquage des ces voies

L’article 4 de la délibération du jugement du 10 octobre 2016 de la cour administrative d’appel de Marseille :  « ...que, dès lors, la requérante n’est pas fondée à soutenir que le projet portant avant tout sur l’amélioration des conditions de circulation d’une ligne de transport collectif, il ne saurait être critiqué sur le fondement du L. 228-2 précité du code de l’environnement ;

L’article 4 de la délibération du jugement 25 avril 2017, du tribunal administratif de Marseille : « la qualification de rénovation de voies urbaines… s'entend de tous travaux, quelle qu'en soit l'ampleur... dès lors que ces travaux sont de nature à modifier les conditions de circulation sur ces voies, soit par modification de leur profil, soit par adjonction ou suppression d'éléments de voirie, soit encore par réfection du revêtement ou du marquage de ces voies

Aménageurs, aménageuses, la LAURE s’applique et nous nous appliqueront à l’appliquer comme des plumes sur du goudron !

rue curie, Marseille, piste cyclable, double sens cyclable

Pour les piétons…

On l’oublie trop souvent mais le Collectif Vélos en Ville, agit pour la promotion du vélo mais aussi en faveur des piétons et par effet de bord de l’aménagement équitable de l’espace public.
Et il semblerait que la rue de l’incurie, ne fasse pas la part belle au mode déplacement pourtant le plus utilisé par les marseillaises et marseillaise : la marche à pied.

Et de ce que l'on a pu voir et entendre, il est donc prévu dans l’aménagement existant de continuer à garer les voitures sur les trottoirs. Sauf qu'un trottoir c'est par définition pour les piétons et non pas pour les voitures.
 
Et comme à Marseille, il faut un texte de loi pour faire appliquer le bon sens sinon on en est incapable soi-même, il ne faudrait pas oublier l'arrêté du 15 janvier 2007 (11 ans déjà quand même) portant application du décret n° 2006-1658 du 21 décembre 2006 relatif aux prescriptions techniques pour l'accessibilité de la voirie et des espaces publics :

Article 1 :
Les caractéristiques techniques destinées à faciliter l'accessibilité aux personnes handicapées ou à mobilité réduite des équipements et aménagements relatifs à la voirie et aux espaces publics sont les suivantes : La largeur minimale du cheminement est de 1,40 mètre libre de mobilier ou de tout autre obstacle éventuel.

On ne pourrait donc concevoir ici la présence de voiture sur le trottoir, a fortiori si l'espace restant ne ferait pas au moins 1,40m débarrassé de tout obstacle. Et visiblement on est plus près des 20cm...
 
 
Le Plan de Déplacement Urbain
 
Le pland de déplacement urbain (PDU) voté en 2013, qui doit régir toute la politique des déplacements intitule pourtant son premier paragraphe : AXE STRATÉGIQUE 1 : DES CENTRALITÉS OÙ RÈGNE UNE MOBILITÉ DOUCE, premier sous paragraphe : RÉAMÉNAGER L’ESPACE PUBLIC AU PROFIT DES MODES ACTIFS.
 
Visiblement Rue Incurie, c'est plutôt "des centralités et des bords où règne la voiture"...
 
Sous paragraphe 2 : MULTIPLIER LES ÉQUIPEMENTS FACILITANT L’USAGE DUVELO. Visiblement les équipements doivent être le porte vélo de la voiture.
 
Sous paragraphe 3 : ADOPTER UNE NOUVELLE STRATÉGIE DE STATIONNEMENT (des voitures). Entendre par nouvelle stratégie : on ne change rien !
 
Visiblement, on a déjà tout faux sur les trois premiers paragraphes du PDU donc on ne va pas aller plus loin...
 
 
Conclusions

Sachant que nous sommes entre l'épineux cas de la rue Monte-Cristo et le légendaire Boulevard Chave, nous avons toutes les raisons du monde de s’inquiéter du sort de la rue Curie. Visiblement, nous ne sommes pas vraiment dans un quartier très favorable au vélo ou même au simple respect de la loi et nous avons également toutes les raisons de nous inquiéter de la réfection prochaine de la rue de la Blancarde...

Rue Curie, un dossier radioactif, mais faites-nous confiance, nous mettrons tout en œuvre pour que cette rue soit la dernière rue ou une telle incurie opère.


Quelques nouveaux aménagements intéressants

Voilà quelques temps que nous n'avions pas fait de retours sur les aménagements qui poussent de-ci de-là dans Marseille comme nous l’avions fait pour le boulevard Sainte-lucie (lien) ou le boulevard Bouge (lien), sans parler plus récemment de la rue Thiers (lien) ou devant le vélodrome (lien) de la série « Encore raté ! » tout comme la Porte d'Aix.

Tour d’horizon des dernières réalisations…

Tout d’abord un hommage à un ancien président de 2005 à 2007 du Collectif Vélos en Ville, Monsieur Escoffier.
IMG 20180705 143413 Escoffier
 
 
La rue Escoffier donc, s’est vu dotée d’un double sens cyclable pour le moins remarquable puisqu’il peut permettre aux résidents d’une dizaine d’immeuble d’éviter un détour de 0 à 100 mètres. Vous nous direz que l’intérêt est assez limité et bien pas du tout. Nous sommes d’accord pour dire qu’un double sens cyclable de 100 mètres de long, tout seul est assez incohérent mais cela serait oublier de dire que dans les autres villes quasiment toutes les rues sont aménagées de la sorte et que donc il faut bien un début à tout.
 
 
 

Cette généralisation des double sens cyclables est d’ailleurs déjà en train de s’opérer dans le quartier de Noailles et de l’opéraIMG 20180606 160136 Palud, même si on convient que cela prend un peu trop de temps (des années) pour se faire. Néanmoins, la mise en conformité de ces rues se fait sentir ces dernières semaines comme on peut le voir sur la photo, peut être grâce au reportage télé de France 3 du 10 octobre 2017.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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C'est la petite bête qui monte, qui monte...

Vous vous rappelez que nous vous avions parlé de comptage de vélos l’année dernière.

C’était une grande ... 2ème, 10 ans après les premiers comptages de 2007, réalisés par votre association préférée.
On avait constaté sur une dizaine de sites, une augmentation moyenne de 107 % de cyclistes, allant jusqu’à 424 % sur le Vieux Port réaménagé (comme quoi!).

Nous venons de refaire un comptage sur 3 sites emblématiques, aux mêmes plages horaires que les années précédentes (8h00 / 9h00 et 16h30 / 18h30), les mêmes jours de la semaine (le mardi ou le jeudi) et par les mêmes conditions climatiques du même mois (Juin).

RÉSULTATS DES COURSES !

Canebière Vieux Port : 27 % de cyclistes en plus cette année le matin  &  28 % l’après-midi

Castellane Prado :         24 % de plus le matin  &  8 % de plus l’après-midi (jour de match de foot)

Michelet Vélodrome :    21 % le matin  & 13 % l’après-midi

Ce qui fait en moyenne 20 % de cyclistes en plus dans les rues de Marseille, par rapport à l’année dernière.

Courage, on n’est pas tout seuls ! Mais plus on sera nombreux à adhérer au Collectif Vélos en Ville, plus on sera entendus.

Et en prime, on a fait un comptage sur le cours Lieutaud avant son réaménagement (avec pistes cyclables), histoire de voir si on y retrouvera l’effet « Vieux Port ».

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