Dans le 11eme les vélos ne passeront pas pour la douzième fois
Si vous nous suivez attentivement, vous avez sans doute déjà une petite idée de ce que nous allons vous raconter.
En contemplant ces magnifiques photos prisent par notre équipe de reporter, vous pouvez voir une longue file de voitures stationnées sur des emplacements flambant neufs et qui viennent d’être construits sur le Bd St-Marcel (11e), à l’occasion de sa rénovation.
Car oui, vous avez bien lu, la métropole et la mairie ont décidé de rénover ce boulevard qui, nous le rappelons, est un des trois axes est-ouest pour rentrer ou quitter la ville de Marseille. Vous avez en effet pour cet itinéraire le choix entre la D8N (qui est en fait l’ancienne Nationale 8) qui emprunte donc le Bd Saint-Marcel et qui se situe au sud de l’Huveaune, mais aussi la D2 (qui se se situe au nord de l’Huveaune) et enfin l’autoroute Est dit A50 que le code de la route interdit aux vélos. Vous pouvez aussi essayer de mettre votre vélo dans le TER, mais c’est interdit aux heures de pointe… Bref, pas trop de choix pour les cyclistes et ssurtout bien moins que pour les automobilistes.
Mais revenons à nos stationnements automobiles. Alors que le stationnement automobile n’est rendu obligatoire par aucune loi en France, la métropole a donc décidé (avec l’aval de la mairie de secteur et de la mairie centrale) de sciemment les installer. Et ce n’est quasiment la seule chose que fait cette rénovation, rendant désormais légaux ces stationnements qui jusque-là étaient à cheval sur le trottoir et donc illégaux.
En revanche, les aménagements cyclables rendus obligatoires, eux, par l’article L228-2 du Code de l’environnement (depuis bientôt 30 ans), sont totalement absents.
Nous avons au même moment écrit à la métropole pour signaler l’illégalité de ce que nous avions entendu comme témoignage et lui avons demandé si des aménagements cyclables étaient, malgré tout, bien prévus. Nous avons finalement reçu en juillet une réponse décevante de la métropole qui nous indique qu’il n’y aura pas d’aménagements cyclables.
Nous avons donc dû à contrecœur, encore une fois, saisir le tribunal administratif ce lundi 1ᵉʳ septembre pour non-respect de l’article L228-2. Il était, en effet et malgré les arguments avancés, possible de respecter cet article de loi. Ce sera la douzième affaire entendue par un tribunal pour le non-respect de cet article de loi par la métropole dont les neuf réponses déjà rendues par le tribunal ont donné systématiquement raison à l’association.
Nous reviendrons vers vous pour expliquer ces arguments, mais il faut bien comprendre que d’une part rien ne devrait imposer aux habitants et usagers du Bd Saint-Marcel (qui est en fait un village) un tel flux d’automobiles et de camions et que d’autre part rien ne devrait entraver le passage des piétons et des vélos en toute sécurité ici et ailleurs.