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Ca y est c'est fini

Ca y est, tous les deux c’est fini. A vrai dire cela faisait longtemps que cela ne marchait plus entre nous. Mais cela n’avait pas toujours été ainsi. Avant que l’on n’arrive à Marseille, on faisait les quatre cents coups ensemble : on sortait le soir, on partait en week-end, on faisait des voyages. Mais au fil des années de cette nouvelle vie beaucoup de choses ont changé. Plus le temps passait et moins on se voyait. Moi je sortais avec mes nouveaux amis mais de plus en plus seul. Je ne ratais pas non plus une occasion de prendre le train pour partir en week-end et évidemment seul. Et même les voyages on ne les faisait plus ensemble car je préférais les faire avec mon ancienne amie.
C’était bel et bien la fin d’une époque de ma vie. Mais ce ne fut pas évident de l’admettre. Cela faisait maintenant plus de dix ans que nous étions arrivés à Marseille et les choses s’étaient gâtées peu de temps après. Mais il aura fallu attendre encore des années et des années avant d’admettre la vérité. Des années à se faire croire que cela pouvait encore durer, qu’il y avait encore une chance que cela refonctionne entre nous alors que l’on ne se voyait plus du tout. Il y a bien eu quelque fois où j’ai fait de timides efforts en la rencontrant de nouveau. On allait faire un petit tour, histoire de recharger les batteries et puis on ne se revoyait plus pendant un an.
Et puis elle est partie le 9 septembre. Enfin, c’est ce que j’ai cru. Evidemment je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite. En réalité, j’ai passé un coup de téléphone et on m’a dit qu’elle avait été enlevée et qu’il fallait que je paye pour la revoir. Là, cela en était trop, c’était l’occasion rêvée de tirer un trait sur mon ancienne vie. C’est à ce moment que vous allez penser que je suis une ordure mais cela n’a pas été sans émotion, je le dis. C’est même assez incroyable comment on peut s’attacher à ce point et refuser de se séparer.
Mais maintenant c’est fini et bien fini. Vendredi je suis allé voir ses ravisseurs et je leur ai dit que je l’abandonnais. Je les ai remerciés de ce qu’ils avaient fait car sans eux je n’y serais peut être pas arrivé tout seul. Je leur ai même donné de l’argent.
Maintenant je suis à nouveau un homme libre, j’ai enfin détruit ma voiture.