Le département, la métropole et la Ville de Marseille vont-ils (encore) manquer une belle occasion de développer le vélo ?
Le Collectif Vélos en Ville travaille depuis très longtemps à l'élaboration de ce document lors de réunions organisées par la région PACA et la DREAL (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement). Une de ces réunions s'est récemment tenue le 24 janvier 2016 où votre association était, bien évidemment, présente.
Plus on se rapproche de Marseille et plus rien ne va !
Le but d'une telle réunion et de la dynamique du SR3V est de recenser ce que chaque commune ou plutôt collectivité envisagent de réaliser comme composante du schéma régional. En effet, ni la région PACA ni la DREAL ne peuvent réaliser les travaux puisqu'ils ne sont pas propriétaire (ils ne sont pas maîtres d'ouvrage). En revanche, ils aident considérablement à leur financement.
Ainsi, si les collectivités, propriétaires des sols, ne soumettent pas de projets les financements sont tout simplement perdus alors que que l'enveloppe financière s'élève à 7,5 millions d'euros pour la période 2015-2020 avec un plafond de 120 000€/km qui finance la moitié de l'aménagement.
C'est un exemple particulièrement révélateur du retard de notre région et plus particulièrement de notre département et surtout de notre métropole sur le développement du vélo par rapport au reste de la France et la politique nationale de soutien sur ce sujet.
D'une part, notre région accuse un retard considérable en la matière par rapport aux autres régions de France, il suffit de regarder pour cela la très célèbre "
Loire à Vélo" partie intégrante de la non moins célèbre Eurovélo 6 reliant Nantes à Istanbul ! On a même vu sur cette première, des cars équipés pour le transport des vélos et des trains spéciaux pour les cyclistes avec transport gratuit. Et les autres exemples ne manquent pas en France.
D'autre part, notre département ne semble pas avoir de projet à proposer avant l'échéance de l'automne pour la période 2015-2020, du moins en ce qui concerne les routes départementales au sein de la métropole qui pourraient faire les connexions entre l'Etang-de-Berre, Aix-en-Provence, Pertuis, Marseille, Aubagne et la Ciotat. Ils avaient pourtant une petite expérience avec la réalisation de l'Eurovélo 17 dit Via Rhôna. C'est à se demander où vont aller
les 40 millions d'euros du plan vélo du conseil départemental.
Enfin, notre métropole, qui devrait se réjouir d'une manne financière qui lui permettrait de réaliser des infrastructures cyclables de qualité et à moindre coût à l'intérieur même des ses villes, n'était même pas présente à la réunion en tout cas en ce qui concerne le conseil de territoire de Marseille alors que ceux d'Aubagne et Aix-En-Provence avaient fait au moins l'effort de venir.
Quant à la Ville de Marseille qui n'a pas la compétence pour aménager ses rues et ses routes puisqu'elle la délègue à la Métropole, elle ne semble pas tellement pressée de développer le tourisme à vélo alors qu'elle nous chante, toute l'année, les louanges de supers bateaux de croisières qui polluent
chacun autant qu'un million de voitures.
Quel tourisme à Marseille ?
Et pendant ce temps là à côté...
Cette lenteur et cette timidité à s'impliquer dans le SR3V, l'absence quasi totale d’aménagements cyclables au sein de la métropole et du département qui ont récemment montré qu'il ne faisait rien pour favoriser la ridicule pratique locale oscillant entre
1,5 et 1,2 % (et abondamment reprises dans
tous les quotidiens et radios nationaux) démontrent encore une fois leur manque de compétence et de volonté à développer le tourisme et la pratique quotidienne du vélo sur leur territoire.
Et ce n'est pourtant pas le cas de toutes les collectivités, même en PACA. Alors que Marseille pourrait travailler à un itinéraire le long de son littoral (tel que réclamé de longue date par le Collectif) et qui emprunterait entre autre la Corniche Kennedy, d'autres ont déjà bien compris leur intérêt et se font déjà financer leur Corniche locale pour développer le vélo.
Cet argent de la Région et de l'Etat sert déjà à aménager
la promenade des anglais à Nice : 3,4 kms de pistes cyclables avec 1,5 millions d'euros financés pour 1/3 par le maître d'ouvrage (la métropole) et 2/3 par ses cofinanceurs, l’État et la Région).