Le baromètre vélo de la FUBCréé en 2017 par la FUB, le Baromètre vélo est aujourd’hui la plus grande enquête citoyenne au monde sur le ressenti des habitant·es concernant les conditions de circulation à vélo. Chaque contribution reflète à la fois l’expérience des cyclistes et les attentes de celles et ceux qui aimeraient pouvoir se déplacer à vélo si les conditions le permettaient. Les résultats reposent sur une méthodologie scientifique et sont mis à disposition en open data sur
barometre-velo.fr.
Une participation plus représentative L’édition 2025 marque un tournant avec 334 000 participations (+21 % par rapport à 2021), au niveau national, dont près de 31 000 non-cyclistes.
On observe également une forte hausse des réponses de femmes (+19 %) pour atteindre 51,1% de participation, des contributions des habitants des quartiers populaires à hauteur de 6% et enfin une meilleure prise en compte des petites communes.
De grandes villes et de petits bourgs...
Plus d’une commune française sur trois a été évaluée, car qualifiées. Les différentes catégories de classement sont les grandes villes au nombre de 37, les villes moyennes (223 qualifiées sur 268), les communes de banlieue (855 qualifiées sur 1258), les petites villes (464 qualifiées sur 918) et enfin les bourgs et villages (1 065 qualifiés sur 32 484), pour un total de 2 646 communes qualifiées.
Tout naturellement, les grandes villes sont en tête de ce classement et les bourgs et villages en queue de peloton. Mais il existe malheureusement des exceptions.
… et MarseilleAvec 3 029 participant.e.s à l’édition 2024 soit une hausse de 15% par rapport à 2021,
Marseille est une des grandes villes où la participation augmente le plus, preuve en est de la préoccupation de nos concitoyens.
Avec une note de 2,29 pour cette édition 2025, Marseille est classée « G » correspondant à la dernière catégorie intitulé « climat très défavorable ». Lors de la précédente édition,
la ville avait obtenu la note de 2,01 et elle progresse ainsi de 9 %. Mais comment a-t-elle pu progresser ?
Seul la note thématique des « services et stationnements » (3,25/6) n’obtient pas le pire classement (G) et sauve ainsi la note globale. Cette note comprend les services et stationnements qui sont mis à disposition par les collectivités, mais également par les privés (magasins vélos) ou les associations comme la vôtre (atelier de réparation, vélo-école, etc.). La métropole peut donc se réjouir de ses propres efforts sur le stationnement vélo (même si une grande partie est en fait rendu obligatoire par la Loi d’Orientation des Mobilités), de la dynamique des acteurs privés et pour son soutien aux associations. Cette note est la preuve que tous les efforts des collectivités sont justement récompensés dans ce baromètre. Une progression qui est, somme toute, encourageante.
Néanmoins, sans cette relative bonne note des "services et stationnements", la commune aurait eu sensiblement la même note que lors des précédentes éditions, soit 2,05. C’est également la note qui ressort de la question plus précise posée : « En résumé, je dirais que les conditions d’usage du vélo sont... ».
Par ailleurs, le plus mauvais score est obtenu par la thématique sur la sécurité (à vélo) avec une note de 1,91 sur 6.
Marseille, la métropole et la FranceNous avons donc vu que les villes sont regroupées par taille afin de pouvoir comparer ce qui est comparable. Ainsi, Marseille occupe la position de 37e des 37 plus grandes villes de France. Mais dans notre cas, cette comparaison n’est pas très pertinente, car nous n’avons même pas à Marseille une politique vélo comparable à une (très) petite ville.
Lors de la précédente édition (2021) de fastidieux calculs nous avait permis ainsi de conclure que Marseille était la 1592e ville de France parmi toutes celles qui avaient été qualifiées (1625). Pour cette édition 2025, Marseille se classe désormais 2529ᵉ sur les 2646 communes qualifiées. Un classement peu honorable pour cette vénérable ville, mais qui ne lui est pas directement imputable puisque la commune a délégué la gestion de la compétence voirie à la métropole Aix-Marseille-Provence.
Il est ainsi intéressant de comparer la note de Marseille (2,29) à la note moyenne (non pondérée) des communes qualifiées de la métropole Aix-Marseille-Provence qui est de… 2,73/6 soit la catégorie F (avant-dernière). Une note déjà médiocre qui cache une réalité moins glorieuse.
De la même manière, la région PACA obtient une note moyenne pour ses communes qualifiées de 2,73 soit la catégorie F (avant-dernière), c'est-à-dire exactement la même note que la métropole, ce qui classe la région comme la dernière région de France avec la Corse.
Bizarrement, dans notre métropole et dans notre région, ce sont de toutes petites communes qui obtiennent les meilleures notes : La Roque-d'Anthéron (5 355 habitants), Velleron (3 138 habitants) et Carqueiranne (9 412 habitants) sont les villes qui sont le sur le podium de la région PACA.
Et voilà comment la note de la métropole se sauve de la dernière place : grâce à des communes de 5 355 habitants (La Roque-d'Anthéron, 1er du classement métropolitain), 4 116 habitants (Rognonas, 2e du classement métropolitain) ou encore 3 908 habitants (Meyrargues 3e du classement métropolitain). Tout le contraire de ce qui se passe dans le reste du pays où les grandes villes tirent les plus petites vers le haut.
CartographieÀ ces précédentes notes et catégories du baromètre vélo, qui dépeignent des portraits socio-démographiques de nos territoires, viennent s’ajouter une cartographie participative et citoyenne à l’échelle de la France entière. Chaque contributeur·rice cycliste était invité·e à inscrire les lieux les plus problématiques à vélo, ceux qui se sont améliorés dernièrement, ainsi que les emplacements à équiper en stationnement vélo. Ils et elles ont identifié plus de 1,1 million de points en France.
Parmi les 2 553 lieux-clés identifiés comme à aménager à l’échelle nationale, ce sont deux axes majeurs parisiens et l’avenue du Prado à Marseille qui obtiennent le plus de contributions négatives avec respectivement 1 638, 1 509 et 732 contributions. Marseille et le Bd Prado font donc une entrée remarquée !
De la même manière, dans le classement des 10 gares SNCF les plus signalées pour les besoins en stationnement, Marseille figure parmi les premières après Grenoble, Bordeaux et Lyon Perrache. Après Grenoble donc, mais ne perdons pas de vue que la gare de Grenoble possède deux silos de respectivement 550 et 596 places de stationnement vélo, contre quelques dizaines de places à Marseille. Peut-on vraiment les comparer ?